O'Death - Outside
Label : City Slang Sortie : 03/06/11 Format : CD / LP Disponible : Partout |
Outside devrait être un album charnière dans la carrière (oui, le terme est sans doute un peu exagéré) de O'Death tant il est différent de ses prédécesseurs, prennant ainsi le risque de s'attirer les foudres des anciens fans tout en offrant la possibilité d'en conquérir de nombreux nouveaux. Car ceux qui comme moi avaient un grand souvenir de concerts plein d'hurluberlus torses nus beuglant du bluegrass punkoïde risquent d'être fort surpris et fort déçus de tomber sur un disque d'americana d'apparence bien propre sur lui. Très bon dans son genre, certes, mais ce genre est quand même bien surpeuplé d'artistes de valeur, alors que le groupe de Brooklyn occupait auparavant une voie qui lui était propre.
Soyons honnête, j'ai bien failli dire beaucoup de mal de ce nouveau disque. Parce qu'il ne ressemblait en rien à ce que j'espérais d'un album d'O'Death depuis le chant (parce que oui, ça chante, et plutôt bien en fait, où est donc passé le digne émule de Shane macGowan ?) juqu'à une musique étonnamment sage et retenue. Bah oui, si je veux écouter un album d'Iron and Wine ou de Calexico, je met un album d'Iron and Wine ou Calexico. Ce que je ne fais jamais en fait... Quant au fantôme d'Elliott Smith qui plane le temps d'un ou deux titres (OK, surtout l'introduction de 'Bugs' en fait), les spirites de tout poil l'ont déjà fait apparaître bien trop souvent. Alors si je n'avais pas eu l'intention de faire un billet et si je n'avais pas acheté l'album, me contentant des fichiers MP3 qu'on m'avait envoyés, il est plus que probable que la poubelle aurait été bien nourrie et O'Death rayé de la carte des groupes qui m'intéressent.
Oui mais voilà, je me suis acharné, j'ai tenté d'oublier ce que j'avais tant aimé chez ce groupe et j'ai fini par me laisser pénétrer par un album bien loin d'être ordinaire. Car en fait Outside est un étonnant mélange d'émotions et de sensations, du noir tendance glauque d'un 'Alamar' au communicatif bazar de 'Bugs'. Du coup dans nombre de morceaux, il navigue souvent entre les deux, comme ce 'Black dress' que l'introduction nous fait espérer joyeux et tressautant alors qu'il se révèle par bien des aspects plombant ou ce 'Pushing Out' à l'ambiance mélancolique particulièrement contagieuse. On hésite sans cesse entre rires et larmes, et Dieu que c'est bon. L'instrumentation est particulièrement riche, proposant sans arrêt quelques petites notes inattendues, les mélodies se découvrent progressivement et l'auditeur finit par tomber sous le charme. Sauf qu'il a entendu mieux dans le genre alors qu'avant O'Death était un peu unique...
lyle
|
21:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.