Dans le mur... du son !

Label : Slumberland / Fortuna Pop!

Sortie : 28/03/11

Format : CD

Disponible : Partout

Il est impossible d'aimer The Pains of Being Pure at Heart. D'abord parce qu'ils ne pouvaient pas trouver un nom plus twee (ou à la rigueur The Doudounes voire The Doudounes are so Hot to Wear in Summer). Ensuite parce qu'une telle obstination à sonner comme des groupes actifs quand ils n'étaient même pas des lueurs dans le regard de leurs parents, loin de forcer l'admiration, ne fait que renforcer l'énervement provoqué par le nombre toujours croissant de groupes et de labels (n'est-ce pas Slumberland...) décidés à piller jusqu'à la dernière miette une époque (C-86, K et Sarah Records...) qu'on aurait dû laisser révolue. Enfin parce que ce deuxième album Belong est truffé de défauts rhédibitoires depuis un premier titre horriblement indigeste, gras et balourd pour l'annoncer en single (j'ai failli ne pas chercher à aller plus loin) puis introduire l'album jusqu'à un 'Strange' de conclusion faussement planant et vraiment ennuyeux, sans compter une poignée de titres fades et assez insignifiants ('Heavens Gonna Happen Now' ou 'Anne with an E' viennent immédiatement à l'esprit)

Il est impossible de détester The Pains of Being Pure at Heart. D'abord parce qu'ils font preuve d'une candeur désarmante dans leur façon de réinterpréter le passé. Là où des tas de groupes semblent calculer à qui il faut ressembler pour être hype, les Pains ne se soucient guère des modes et sont là pour se et nous faire plaisir. Ensuite parce qu'ils sont choupitrognons avec leur chant malhabile, leur rythmique légère, leur synthé gentiment kitsch et désuet, leurs effets de guitares simplets à faire rire le premier groupe psyché / shoegaze à l'ouest du Pécos et leurs petites ritournelles à reprendre en choeur entre deux chamallows devant le feu de camp pendant les colonies de vacances. Enfin parce que derrière tout ça, il y a des putains de bonnes chansons pop un peu crétines mais totalement irrésistibles, comme 'Heart in your Heartbreak', 'Even in Dreams' ou 'My Terrible Friend'.

Bon, allez, ça passe encore pour cette fois, mais promis, si vous continuez, je vais finir par me fâcher et vous filer un coup de polochon...

lyle

J'ai toujours tenté, dans quelque secteur que ce soit, d'être le plus objectif possible. Même en amour pour ainsi dire (et Dieu sait que ca m'a coûté). Mais là, je ne vais pas pouvoir. Non.

Chroniquer ce second album des Pains of Being Pure at Heart, qui semble avoir déçu pas mal de monde, en étant objectif m'est impossible. J'aime trop ce groupe. Ses envolées mélodiques, ses guitares, cette voix équilibriste qui ne tombe jamais dans le grotesque et que d'aucuns trouvent insupportable, ses paroles un peu niaises parfois, cet élan qu'il met dans toutes ses compositions. Et puis sa vision de la musique, celle qui s'appuie sur une époque révolue. A savoir sortir régulièrement de nouveaux singles, en format 7" s'il vous plait, en agrémentant chaque nouvelle chanson de face-b toutes plus réussies les unes que les autres. Bref, The Pains of Being Pure at Heart, j'en suis fan. Ou pas loin.

Pourtant, j'ai été un peu désarçonné à l'écoute de Belong, leur nouvel album. Ils semblaient perdre un peu de leur folie. Et bien qu'en débutant par une de leurs meilleures chansons 'Belong' (très produite, très clinquante) et en terminant par une autre de leurs toutes meilleurs chansons 'Strange' (le bijou du disque), il y avait ici et là quelques titres qui avaient du mal à passer. Pour ainsi dire, j'étais un brin chafouin.

Et puis il y a eu le live. C'est fou comme un concert réussi vous rend les choses indéniablement plus belles.

Il y a quelques semaines, The Pains of Being Pure at Heart jouaient au Sonic, péniche lyonnaise stationnant sur la Saône, cachée derrière le pont de la Scnf, le tunnel de Fourvière et un bout de Perrache, l'immondice inaltérable de la belle capitale des Gaules.

Combien étions-nous? A dire vrai, aucune idée. Mais suffisamment pour faire de cette venue un évènement sold-out.

Quand le groupe est monté sur scène, je me disais que finalement je verrais bien un concert axé premier album. Et puis non. En alternant les deux disques mais en se concentrant énormément sur Belong, en allant piocher quelques singles sortis hors-album, le plus anglais des groupes américains a remporté l'affaire en un peu plus d'une heure.

Et toutes les chansons que je trouvais de qualité moindre ('Too Tough' par exemple) ont pris ce soir là toute leur ampleur. A tel point que chaque nouveau morceau était en fait l'explosion en pleine face d'un nouveau tube.

Si l'on devait être objectif, peut-être que cet album, plus catchy et immédiat que son prédécesseur, a un peu moins de charme. Il n'en reste pas moins des plus agréables, remplis de mélodies attrayantes et attachantes et de guitares comme on n'en a plus entendu sonner depuis la fin des années 80. Et à dire vrai, ça suffit amplement à mon bonheur. Et à en faire un des disques que j'ai le plus écouté en 2011.

-Twist-

Myspace

Site Officiel