Puressence - Solid State Recital
Label : Caserta Red Sortie : 16/05/11 Format : CD Disponible : Import |
Il y a souvent quelque chose de risible à voir ces groupes britanniques s'évertuant à arracher encore quelques pennies à leurs derniers fans des années après que leur (relatif) succès a été oublié par l'immense majorité (oui, les Bluetones, je pense à vous, mais pas seulement) et que leur dernière bonne chanson a été gravé sur vinyle. Sans doute la peur de la vraie vie... Mais le rire devient vite jaune quand il s'agit d'un groupe que vous avez beaucoup aimé. Or si Puressence et Only Forever font partie de mes albums de chevet, la bizarre orientation vaguement électro de Planet Helpless suivie de la rupture avec Island, le retour pas franchement triomphant avec le pourtant fort bon Don't Forget to Remember puis l'arrivée d'une compilation n'annonçaient rien de bon pour le groupe mancunien.
Mais heureusement, ce cinquième opus studio de Puressence est tout sauf honteux, ce qui ne sera sans doute pas suffisant pour relancer une carrière qui ne décolla jamais vraiment à part dans leur ville d'origine et... en Grèce ! On peut d'ailleurs légitimement se demander comment un groupe de cette envergure a pu faire un flop pareil (trois singles et un album à peine dans le top 40 anglais...). Un label qui ne cessa de flinguer la majorité de ses groupes tout au long des 90's ? L'impossibilité pour deux groupes de Manchester d'être au sommet en même temps ? Ou tout simplement parce que leur mélange de rock puissant, de pop épique et de shoegaze n'était pas à même de conquérir un large public, comme celui, un peu similaire, des débuts des pas encore The Verve, même s'il a visiblement laissé des traces, à écouter des groupes actuels comme Exit Calm ou I Concur.
Alors ce Solid State Recital ne surprendra pas les aficionados, ni en bien ni en mal, en offrant une solide démonstration de ce en quoi excelle le groupe depuis bientôt deux décennies : pop/rock anthémique gonflé au reverb et ballades mid-tempo avec nappes de guitares. Le tout porté par le chant exceptionnel (mais propre à en hérisser quelques uns...) de James Mudriczki, tout en lyrisme et en émotion... pas franchement retenue ! Mais si l'efficacité et le savoir-faire sont là, avec même une très forte impression de familiarité, la passion et le souffle des débuts sont absents. La meilleure preuve en est que deux des meilleurs morceaux présents ici sont 'Raise Me To The ground' et 'Our Number's Oracle' qui étaient déjà il y a deux ans sur la compilation Sharpen Up The Knives (oui, en plus cela signifie qu'il n'y a que huit nouveaux titres...) où ils souffraient de la comparaison avec les plus grands titres du groupe.
Et ce n'est pas la présence, pas franchement utile ou significative, de Judy Collins sur 'Swathes of Sea Made Stone' et 'When Your Eyes Close' qui changera l'impression d'écouter un album réussi mais pas franchement indispensable. Mais qui pourrait, pourquoi pas, servir de point de départ à de nouvelles générations pour découvrir un grand groupe méconnu, qui n'a certes plus le feu sacré d'antan mais ne s'est jamais compromis dans la médiocrité comme la plupart des combos apparus en même temps que lui.
lyle
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