Elysian Fields - Last Night On Earth
Label : Vicious Circle Sortie : 09/05/11 Format : CD / MP3 Disponible : Partout |
Qu'y a-t-il de pire en musique que la nostalgie ? Je ne parle pas de ces émissions de télé (et « spectacles » pour Zénith de province) permettant aux one-hit-wonders has-beens des 80's de ne pas avoir à trouver un vrai travail ni de ce phénomène de temps qui passe qui fait que tout micro-phénomène de mode a droit à un revival quand certains de ses anciens fans sont devenus 20 ans plus tard soit journalistes soit influents dans les labels (le retour du C-86 ? C'mon !!!). Non, je parle de cette nostalgie qui pousse chacun des plus anciens d'entre nous à continuer de se procurer les albums d'artistes qu'il a adorés quand il était plus jeune alors qu'il sait pertinemment que ça sera mauvais, comme tout ce qu'ils ont fait depuis un bail. Ah si, il y a pire : le fait qu'une certaine presse continue à encenser quelqu'un sous prétexte qu'il reste « crédible »... Tout ça pour vous dire que Last Night On Earth, le nouvel album d'Elysian Fields, est tout aussi décevant (pour rester gentil) que ses deux prédécesseurs et que le groupe de Jennifer Charles semble bien destiné à n'être que celui d'un seul disque, maladroitement cloné encore et encore par la suite.
Pourtant l'histoire avait bien commencé. C'était l'époque où Lenoir était encore une source toujours renouvelée de découverte et l'écoute de 'Lady In The Lake' s'était révélée être un choc presque aussi important que celui de 'Fade Into You' quelques années auparavant. Bleed Your Cedar est alors devenu l'album compagnon de quelques mois de ma vie, un disque suffisamment important pour acheter depuis systématiquement le nouvel opus en sachant qu'il sera vite rangé pour mieux ressortir l'original. Le temps passa et les défauts du groupe newyorkais de dream-pop teintée de jazz finirent par m'apparaître au grand jour, supportables sur leur premier ouvrage, de moins en moins sur ses successeurs : la mini-jupe, le débardeur minimaliste, la moue mutine et le maquillage outré, ça peut passer sur une jolie jeune femme, mais sur une vieille rombière...
Ainsi les chansons, qui flirtaient autrefois avec la musique lounge, finissent maintenant par s'y vautrer lamentablement. La mélancolie ouatée a progressivement fait place à un pathos balourd. La petite voix autrefois coquine n'en finit plus de minauder, d'user de tics autrefois charmants mais maintenant quasi-insupportables et d'en faire des tonnes pour susurrer des textes dont on se moque totalement. On tentera aussi d'oublier l'affreuse voix masculine sur un 'Red Riding Hood' dont les quatre minutes tournent vite au calvaire. Rien de vraiment honteux, ça reste écoutable sans réel déplaisir même si les meilleurs titres ne semblent être que de pâles copies de morceaux d'autrefois ('Sweet Condenser' par exemple donne l'impression d'avoir été entendu dans chaque album), mais ni l'association passée (?) avec Murat ni la passion avouée pour la France ne peuvent justifier qu'on continue à soutenir un groupe qui n'a depuis longtemps plus rien à dire. Tiens, il est temps de ressortir Bleed Your Cedar...
lyle
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20:45 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Il me semble plutôt que c'est vous qui n'avez pas évolué depuis "Bleed your cedar"
> nostalgie . one-hit-wonders has-beens des 80's
Totalement hors-sujet. Vous confondez une stratégie marketing de l'industrie musicale qui mise sur la régression et un passé-présent permanent, avec un groupe relativement en marge de l'industrie, qui ne fait je trouve aucune concession avec sa musique pour aller dans le même sens. Vous vous trompez de débat. Le fait de vieillir en restant fidèle à un artiste n'a rien de répréhensible. Non ?
> 'un seul disque, maladroitement cloné encore et encore par la suite.
- vous n'avez pas écouté le deuxième véritable disque, produit par Steve Albini (et jamais publié, mais on le trouve facilement sur la toile)
- "Bum raps & love taps" : la complexité de celui-là vous a échappé, rien à voir avec "Bleed"...
- les disques sortis sous le nom de La Mar Enfortuna aussi vous ont échappé... mais bon c'est vous le journaliste, hein...
> la mini-jupe, le débardeur minimaliste, la moue mutine et le maquillage outré, ça peut passer sur une jolie jeune femme, mais sur une vieille rombière...
Bonjour les arguments ! Ca c'est de la critique musicale comme on les aime !
> dream-pop teintée de jazz. musique lounge.
C'est ça votre approche de la musique du groupe ! Trois mots ? Expéditif ! Et ça ne veut strictement rien dire...
Écrit par : cristobal | 29/05/2011
Répondre à ce commentaireBonjour,
c'est gentil de penser que je puisse être journaliste et que je tente ici de faire de la critique musicale, mais cet humble billet n'a pour but que d'exprimer mon ressenti, mon humeur face à un album qui m'a déçu (encore plus que les deux d'avant...)
Relisez le premier paragraphe : il me semble assez clair que je parle justement ici de MA nostalgie... Et on peut tout à fait "vieillir en restant fidèle à un artiste", ça n'empêche sûrement pas de critiquer quand on trouve qu'il fait de la merde.
Le choix d'un autre nom signifie bien qu'il ne s'agit pas d'un album d'Elysian Fields, non ? Quand à "Bum raps & love taps", je trouve qu'il ne suffit pas de changer l'emballage, mais c'est tout personnel...
J'aurais pu dire bien plus de trois mots, mais j'aurais sans doute été méchant... Et lounge me parait parfaitement approprié ici. Mais encore une fois, il ne s'agit que de moi.
Écrit par : lyle | 30/05/2011
pas que de toi, hélas,
un bien faible album
Écrit par : arbobo | 31/05/2011
Répondre à ce commentaireOuf, j'ai eu peur :-)
Écrit par : lyle | 01/06/2011
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