Dans le mur... du son !

Label : Talitres

Sortie : 26/04/11

Format : 7"

Disponible : Ici

L'arlésienne de la musique indé est de retour !!! Le truc que même si je l'avais en version digitale depuis quelques semaines, il a fallu que j'en ai une version physique entre les mains pour y croire vraiment (de là à faire de moi le St Thomas de la blogosphère...). Le premier contact est un peu froid : le groupe nous avait habitués à tellement mieux côté pochette. Globalement le groupe nous a habitués à un tel niveau d'excellence depuis le I Remember Trees EP il y a neuf ans déjà que l'on avait fini par ne plus attendre de successeur à un Bluffer's Guide to the Flight Deck progressivement devenu culte au fur et à mesure que les nouvelles du groupe devenaient plus rares, voire inexistantes. Aussi quand Talitres nous annonça en 2010 le retour de Flotation Toy Warning, on a eu du mal à y croire et on fut un peu (beaucoup) inquiet, tout en se disant un peu narquois, "ouais, on ne nous la fait plus celle-là". Erreur...

Mais voilà, après une telle attente, les premières écoutes sont forcément décevantes. On se dit d'abord qu'on avait vu la mariée trop belle, mais l'écoute de toute la discographie passée (un album et deux EPs, ça va...) montre un tout autre problème : à l'époque, Flotation Toy Warning n'avait aucun concurrent dans le domaine de la pop psyché à l'instrumentation incroyablement variée. Plus barré que Mercury Rev, plus éthéré et planant que les Gorky's, plus audacieux que The Clientele, plus doux et mélodieux que les groupes du collectif Elephant 6... il était unique en son genre. En 2011, des tas de groupes, venus en particulier d'Outre-Atlantique, naviguent un peu dans les mêmes eaux, se taillant même une solide part du gâteau indé de ces dernières années. Du coup quelle place pour le retour de nos petits anglais ?

Peut-être bien celle qu'on réserve à tous ces petits artisans doués et discrets qui nous charment à chaque fois mais dont on se doute bien qu'ils ne sortiront pas d'une certaine confidentialité. Malgré son introduction un peu décalée, 'When The Boat Comes Inside Your House' est une petite douceur assez classique qui s'étire langoureusement tout en évoquant étrangement Hefner et qui est portée par cette voix de crooner fatigué qu'on retrouve avec plaisir. Légèrement plus aventureux, 'A Season Underground' semble encore ralentir le rythme, quelque part entre musique de film des 50's et trip-hop. Pas franchement un retour en fanfare mais plutôt en douceur, pour un single qui réconforte, qui apaise et qui donne envie de découvrir ses successeurs qu'on annonce pour bientôt puis ce deuxième album dont on a bien cru qu'il ne viendrait jamais.

lyle