Dans le mur... du son !

Label : Cuckundoo

Sortie : 14/03/11

Format : CD / LP

Disponible : Partout

Commençons par un petit coup de gueule qui n'a rien à voir avec la qualité du disque d'aujourd'hui : les digipacks c'est beau (en plus ici la pochette est superbe et elle est même en poster à l'intérieur), c'est pratique et en plus c'est écolo mais... vous pourriez pas les faire toutes du même format ! Parce que là, ça devient super chiant à ranger, qu'il y en ait des grands, des petits, des carrés, des rectangulaires, des épais, des minces, des en carton, des en tissu... Il faut penser au fait que les derniers acheteurs de disques ont un fort côté collectionneur, les gars !

Coup de gueule parfaitement inutile mais qui fait du bien : fait ! Passons maintenant à l'étape susceptible de faire fuir 90% des lecteurs : Heliotrope est un disque de post-rock. Un pur, un tatoué, un vrai de vrai. Avec guitares explosives, changements brusques de rythmes et d'ambiances, enfin tout ce que vous pouvez imaginer dans un disque de ce style, quoi. Et il a même été produit par John Congleton, qui, parmi les nombreux artistes auxquels il a eu affaire, s'est occupé de quelques références dans le genre comme Explosions in the Sky ou This Will Destroy You.

Vous êtes toujours là ? Tant mieux, parce que le deuxième album de Vessels est tout sauf un énième disque de post-rock. Et pas seulement parce que l'ex-Jacob's Stories Stuart Warwick vient prêter sa voix (ah, ce falsetto déchirant) et sa plume au superbe single 'Meatman, Piano Tuner, Prostitute', sans doute le plus calme, le plus dreamy et même le plus vaguement pop des neuf titres présents. Non, Heliotrope est un des meilleurs disques de post-rock de ces dernières années parce qu'il n'est pas l'oeuvre de musiciens ultra-compétents s'astiquant la nouille à coup de répétitions chiantes mais de petits malins nous offrant pendant 48 minutes mille vies et mille saveurs.

Rythmiques délirantes et joyeuses ? Il y en a. Passages planants et dépressifs à faire passer Sigur Ros pour de grands fêtards ? Oui, ça aussi. Brefs moments de chants caverneux ou plus doux ? Mais bien sûr ! Un petit côté samba pendant quelques secondes ? C'est possible sur 'Later Than You Think' ! Une petite oraison funèbre pour conclure ? C'est fait avec 'Spun Infinite'. Et bien que nous ayant retourné dans tous les sens, Vessels retombe toujours sur ses pattes, laissant le souvenir d'un disque étonnamment riche et cohérent dans lequel on a envie de se replonger immédiatement malgré, mais c'est sans doute le prix à payer pour tant de diversité, quelques petits passages un peu moins réussis.

lyle

http://www.myspace.com/vesselsband

http://vesselsband.com