Call Me Loretta - Mountains and Rivers Between Us
Label : Dead Bees Sortie : 23/02/11 Format : CD / MP3 Disponible : Ici |
C'était il y a dix ans. La vie était alors plus simple et plus légère (les enfants n'étaient pas encore arrivés...). Les sites internet et les forums commençaient à remplacer la presse et les émissions de Lenoir ou autres dans ma façon de découvrir de nouveaux groupes. Mais avec un bon vieux modem bien lent et une connexion limitée, le temps était compté. Il fallait choisir parmi les déjà nombreux groupes cherchant à se faire connaître via la toile. Pourquoi et comment Call Me Loretta, je n'en sais plus rien. Ils avaient déjà un site, il me semble. Et des morceaux à télécharger gratuitement. Qui m'ont plu. Un groupe de plus à suivre. Il n'y en avait alors encore qu'une quantité raisonnable.
Retour au présent. En quelques minutes et autant de clics on peut découvrir des dizaines de groupes offrant (ou pas...) leurs œuvres sur des tas de sites prévus pour ça, ils n'ont même plus besoin de se donner la peine de créer le leur. La connexion illimitée nous a surtout appris que notre temps, lui, ne l'était pas. Et notre mémoire non plus. Alors j'avais totalement perdu de vue Call Me Loretta. Pensez donc, quasiment sept ans sans donner de nouvelles ! On a écouté des tas de groupe s'étant formé, ayant enregistré puis splitté durant cette période, et on en découvre de nouveaux chaque jour... Pourquoi et comment ai-je découvert que le groupe avait sorti un nouvel album, Mountains and Rivers Between Us ? Aucune idée. Même si le groupe a toujours un site (quasi incroyable en 2010 !), on ne peut pas dire que sa présence sur la toile soit considérable.
La bonne nouvelle ? C'est que cette redécouverte m'a apporté autant, si ce n'est plus, de plaisir que la première fois. Il faut dire que les toulousains nous offrent un noisy-rock très inspiré et à l'ancienne, façon ricains dans les 90's. Sonic Youth, Pixies ou Dinosaur Jr pour les guitares abrasives et anguleuses ; les distorsions ; la capacité de passer de moments de répit à des déchaînements soniques. Hole, Breeders ou Throwing Muses pour la capacité à ne jamais laisser l'agressivité submerger une certaine douceur mélodique toute féminine. Mais ils font ça à leur sauce, tout en violence retenue et en tendresse mélancolique un peu vache. Mais jamais on ne va dans le copier-coller, le groupe ayant eu le temps de digérer ses influences, pour produire 11 chansons variant sans cesse les rythmes et les ambiances.
Les écoutes et les morceaux défilent, des noms viennent à l'esprit, sans réelles raison ou cohérence. Linoleum, les anglais oubliés et mésestimés. Vero Sego (tiens une autre toulousaine) mais dans une version trash et brutale. Autour de Lucie qui aurait été piqué par le démon du rock. Les points communs ? Une voix féminine décidée et piquante, qui parle plus qu'elle ne chante. Une certaine douceur poétique qui se diffuse lentement. Puis qui se transforme en bon coup de griffe. Une musique personnelle et à l'écart des modes qui tout simplement vous donne du plaisir.
Bon, Call Me Loretta, promis, cette fois, on ne vous oubliera pas. Mais si vous pouviez ne pas attendre sept ans avant de nous produire une nouvelle petite merveille comme celle-là...
lyle
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10:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
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