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Stranded Horse + Hoquets, le Café de la Danse, Paris, le 1er mars 2011

 

Que dire à propos de Hoquets qui soit à la hauteur du spectacle offert par ces trois Belges ? Essayons : Hoquets est très "euh...", vachement "oh !", étonnamment "pff..." et vaguement "pourquoi ?". Disons que le trio danse (au sens propre) sur cette ligne ténue entre le kitsch total et le génie absolu, mais que face à public peu réceptif (arrivant en retard on verra même des gens sortir en s'exclamant "mon Dieu que c'est nul !"), il ne donne sans doute pas toute la mesure de son talent. Du coup, on regarde ça d'un œil un peu circonspect, pas complètement convaincu que ce soit bien, jamais vraiment persuadé que ce soit mauvais. A revoir à l'occasion, et dans tous les cas, une entame très mal choisie tant on est à des années lumière de l'univers de Stranded Horse (et donc de ce que peut attendre son public). On comprend que l'artiste soit heureux de faire jouer ses potes en première partie ; pas sûr cela dit qu'il leur rende réellement service en le faisant.

 

Il entre donc en scène peu après, souriant, avec sa guitare et ses koras face à une assemblée prête à l'écouter religieusement. C'est parti pour une heure et demi d'un set sans véritable surprise, sinon ce moment où Yann Tambour met deux bonnes minutes à s'apercevoir qu'il a déjà joué le morceau qu'il est en train d'exécuter. Comme tous les vrais timides, celui-ci n'arrête pas de parler entre les morceaux pour se donner une contenance, quitte à... décontenancer une partie de l'assistance, mais en se mettant aussi le plus gros dans la poche tant il semble charmant et humble.

 

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Reste que cela créée une dichotomie assez étrange entre l'éther dans lequel se noient les morceaux et les discussions intermédiaires, un peu comme si Tambour ne pouvait s'empêcher de casser l'ambiance de recueillement et de contemplation qui saisit l'auditoire dès qu'il commence à jouer. On ne peut pas dire que ce soit déplaisant - c'est juste bizarre. Inattendu. Décalé. Mais cela n'enlève rien, et c'est heureux, aux mélodies graciles et à la beauté intrinsèque d'un 'Shields', d'un 'Tainted Days' ou d''Axes déréglés' décidément sublimes. L'ensemble, extrêmement cohérent, est contemplatif et lyrique, feutré, apaisant. Exactement comme les deux albums, qui se marient pour l'occasion à la perfection et dont les différences de couleur (Churning Strides était un disque plus dur, plus terrien) s'estompent au gré de versions légèrement plus rapides des titres de Humbling Tides (le 'What Difference Does It Make?' de ce soir est d'ailleurs beaucoup plus proche de celui des Smiths que celui qui figure sur le disque). On se laisse bercer sans résister, on ferme les yeux presque sans s'en apercevoir, les pensées deviennent plus légères et l'esprit divague progressivement.

 

Pas sûr que ce soit réellement le but, mais au moins le transport est-il total.

 

Thomas

 

http://www.myspace.com/theestrandedhorse 

http://www.hoquets.net

 

 

 

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