Stain - Stain
Label : Autoprod Sortie : fin 2008 Format : CD Disponible : Demandez leur |
Toujours à la pointe de l'actualité musicale, DLMDS va vous parler aujourd'hui d'un album sorti il y a deux ans et demi ! Oui mais voilà, depuis qu'on est tombé par hasard dans un supermarché sensément culturel il y a presque deux mois sur cette pochette ayant fait penser immédiatement à des tas d'albums d'indie-rock des 90's, Stain s'est incrusté sur la platine et on n'a cessé de se demander pourquoi le combo d'Amiens n'avait pas fait davantage parler de lui. Et la présence de plusieurs morceaux sur la BO de No et moi de Zabou en fin d'année dernière n'a semble-t-il pas suffit à faire sortir le groupe de son relatif anonymat (mais elle est peut-être responsable de la présence du disque en magasin...).
Pourtant Stain se place avec ce premier album parfaitement maîtrisé parmi les formations françaises qui comptent. Car si une première écoute un peu distraite fait penser à un groupe sous influence qui serait une sorte d'aimable compromis entre les Breeders et Sonic Youth, la multiplication des passages sur la stéréo a révélé un disque valant bien plus que cette première impression. Il y a d'abord cette structure pas banale : chacun des six morceaux "principaux" est encadré par un instrumental calme et assez bref (40 à 70 secondes) : une introduction, une conclusion et cinq interludes. Si ces passages ne sont pas forcément d'un intérêt extraordinaire en eux-mêmes, ils permettent de parfaitement mettre en valeur les six petites pépites noisy qu'ils entourent. Un écrin en quelque sorte...
Musicalement, si les picards ont sans doute écouté pas mal de rock ricain des 90's, on sent aussi un petit quelque chose venu d'Outre-Manche autour de 1980 : une pointe de Wire, de Bauhaus, de Buzzcocks. Bon, vous imaginez bien que ça fait dans le classique : guitares abrasives et râpeuses qui ne rasent pas souvent dans le sens du poil ; rythmique qui tonne ; chant féminin sombre et capable de bien s'énerver. Mais avec toujours une recherche mélodique et, ici et là, un très léger gout électro-indus ou un petit côté jazzy, qui fait penser aux genres de choses qu'on pouvait entendre chez Kat Onoma (en particulier sur 'Beginning').
Bon, tout n'est pas parfait. Le chant n'est pas exempt de petites faussetés ('Don't cry' est un peu désagréable du coup) et le tout manque un peu de personnalité pour prétendre à être plus qu'un bon disque de genre, ce qui n'est déjà pas si mal. D'autant qu'on sent chez Stain un potentiel certain. D'où ce billet sur un "vieil" album (surtout à l'époque d'internet...) dont on espère qu'il aura bientôt un successeur.
lyle
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