Judson Claiborne - Time and Temperature
Label : La Société Expéditionnaire Sortie : 06/04/10 Format : CD Disponible : Import |
Curieux comme l'opinion qu'on a d'un disque peut vite changer. Prenez le deuxième album de Judson Claiborne, acheté sur la seule foi d'une pochette assez... particulière et d'un label de qualité (oui, je ne peux pas sortir de chez un disquaire sans acheter quelque chose même si je ne trouve rien qui m'intéresse a priori...) : je ne savais pas à quoi m'attendre (forcément) et la première écoute fut... plutôt douloureuse ! La musique ? Solide mais assez banale... De l'americana par moments franchement roots, à d'autres plus musclée, genre Ryan Adams avec des... Mais voilà, le chant se révèle difficilement supportable. Pas vraiment désagréable mais bizarrement décalé par rapport à la musique.
Pendant que je redonne une chance (oui, l'avantage quand on achète les disques, c'est qu'on ne les efface pas après une demi-écoute) (l'inconvénient c'est qu'on écoute parfois cinq fois un truc pourri) à ce Time and Temperature, je m'intéresse un peu à son auteur. Judson n'est pas le petit frère de Dolores (oui, bon, je m'en doutais un peu) et ne s'appelle même pas Judson. D'ailleurs Judson n'est pas un mais des (ils sont cinq et de Chicago) (vous n'en avez pas marre de ces parenthèses ?), puisqu'il s'agit du nouveau projet de Christopher C. Salveter de Low Skies, dont on ne peut pas dire que les quatre albums aient laissé une trace indélébile dans l'histoire de la musique.
Et progressivement on apprivoise cette voix. Oh, on n'en sera jamais amoureux, c'est sûr. Mais on s'y habitue, à son côté grave et profond bizarrement accompagné d'une facette traînante et légèrement geignarde. Du coup on peut se laisser progressivement gagner par la musique. Apprécier les arrangements délicats et l'instrumentation sophistiqués, mêlant finement envolées de guitare électrique et instruments plus "classiques" (violon, saxo, trompette, piano...). Profiter de la réutilisation des codes de la musique traditionnelle américaine pour dévier vers un indie rock plus moderne. On attend néanmoins que le groupe se lâche réellement pour donner un peu de folie à des titres bien construits et bien interprétés mais où il manque l'étincelle et le petit grain de folie qui permettrait de ne jamais flirter avec le middle-of-the-road (par exemple sur 'Oh, Cyril'.
Restent quelques très bons moments, comme une reprise piano/percussion/voix minimaliste et alanguie du 'The Woman Inside of Me' de Chris Knox ou un 'I'm Learning Pantomine' mi-jazzy mi-hawaien, et l'impression d'avoir affaire à un bon album de musique américaine auquel il ne manque pas grand chose pour remporter une adhésion totale. Un groupe à suivre... si on arrive à supporter le chant !
lyle
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21:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
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