Dans le mur... du son !

Label : Robotic Empire

Sortie : 11/10/10

Format : CD

Disponible : Import

Choisir un nom, c'est déjà un manifeste. Alors que faut-il penser d'un groupe qui choisit comme nom la WAG (mais si, souvenez-vous, la seule bonne chose de l'équipe d'Angleterre au Mondial 2006) imaginaire (enfin, je pense...) d'un footballer retraité depuis 15 ans ? Que ce bon vieux Marco et ses ballons d'or ont laissé un souvenir inoubliable chez nos voisins transalpins ? Certes, mais encore ? Qui peut savoir à quoi s'attendre de Vanessa van Basten à la simple lecture d'un nom qui fait figure de blague potache au goût incertain (alors que si ça se trouve il a un sens profond qu'on n'a pas trouvé...) ? Et si c'était le but ?

Non, parce que s'ils avaient choisi un truc genre Explosions in the Sky, là on aurait su tout de suite, et ça aurait sans doute été trop simple. Même leurs compatriotes de Port-Royal peuvent à la limite évoquer quelque chose. Mais Vanessa Van Basten ? Ca fait pas franchement post-metal, comme la couv' pourrait le faire penser. Et ça tombe bien, ce n'en est pas ! Ou pas vraiment... On penserait éventuellement à un groupe de techno bien bourrin. Ce qui ne serait pas finalement tellement à côté de la plaque... Il y a quelques chose d'apocalyptique et de tribal qui se dégage des neuf titres de ce Closer to the Small/Dark/Door. Quelque chose d'à la fois affreusement sourd, glauque et menaçant tout en étant étrangement hypnotique et dansant, mais d'une façon totalement difforme.

Il faut dire qu'en mélangeant dans un shaker post-rock, indus, krautrock, post-metal avec un poil de darkwave et d'électro, on est toujours sûr d'obtenir un résultat surprenant. Pas d'écoute facile, notez bien, c'est même franchement dérangeant par moment. Alors qu'à d'autres c'est tout à fait planant et reposant. Mais cela ne dure jamais très longtemps. Une guitare lourde, un cuivre, une batterie sauvage, quelques grognements replongent aussitôt l'ambiance dans le marasme et la noirceur. Pas que cela soit déplaisant, loin de là, mais un peu pesant quand même...

La principale force (mais sans doute aussi la principale faiblesse) de l'album est le fait que nos italiens, loin de se reposer sur les répétitions comme bon nombre de groupes post-quelque chose, usent et abusent des changements, des demi-tours, des fausses pistes... bref, ça part dans tous les sens. Et ce qui était fort agréable au début finit par devenir un peu irritant, voire fatiguant, tant on ne sait jamais sur quel pied danser, les morceaux de bravoure risquant toujours de finir en eau de boudin (indigeste bien entendu). Bref, un disque ambitieux et complexe, mais pas totalement réussi.

lyle

http://www.myspace.com/vanessavanbasten