Land of Talk - Cloak and Cipher
Label : Sadlde Creek Sortie : 24/08/10 Format : CD Disponible : Import |
Le succès critique puis public (à un certain niveau s'entend) de groupes américains ou canadiens comme The National, Arcade Fire ou Broken Social Scene a incité une certaine presse, aussi bien papier que digitale, à mettre aussi en lumière tout un tas de groupes pour des raisons de ressemblances stylistiques plus ou moins affirmées et de regroupements faciles du genre label commun ou membres communs. Aurait-on ainsi parlé autant (oui, là aussi ça reste très relatif) de Land of Talk si sa chanteuse Elizabeth Powell ne rejoignait pas BSS en concert ? A moins que cela soit finalement plus un obstacle qu'autre chose à la carrière du groupe (difficile de ne pas penser que Stars ne méritait pas mieux que de passer pour un satellite de BSS) qui se retrouve alors coupable par association, surtout aux yeux de ceux qui, et c'est mon cas, n'apprécient guère le collectif de.
Il est ainsi temps de le dire, Cloak and Cypher a musicalement peu de rapports avec BSS et mérite certainement d'être découvert pour lui-même. Evoquant à la fois les Throwing Muses et Belly, en partie par ce chant féminin revendicatif comme on n'en fait plus, on l'aurait imaginé tout à fait à sa place dans le catalogue 4AD d'il y a 15 ou 20 ans. Du bon petit indie rock ricain qui ne sacrifie jamais la mélodie sur l'autel des expérimentations sonores et qui sait flatter l'oreille tout en n'hésitant jamais à gratter là où ça démange. Efficace, carré, plein de bons petits morceaux qui s'écoutent bien, bref un joli progrès par rapport aux deux opus précédents (oui, j'ai du mal à considérer Applause Cheer Boo Hiss comme un simple EP...) du groupe qui semblaient sérieusement manquer de contrôle.
Malheureusement, tout cela est loin d'être parfait. Quoiqu'individuellement réussis (à une ou deux exceptions près), les dix titres peinent à convaincre sur la durée d'un album, et ce pour deux raisons principales. D'abord la trop grande familiarité (agréable à la première écoute, le fait d'être en territoires (très) connus ennuie assez vite) et le manque de surprises (du moins de bonnes surprises, ce que ne sont pas les effets cheap d'un 'The Hate I Won't Commit' dont seul le titre donne envie) ne permettent jamais d'allumer la petite flamme en vous qui vous fera revenir continuellement . Et puis le fait que les canadiens se perdent trop souvent au milieu d'un morceau direct et efficace, se permettant de petites fantaisies gâchant sérieusement le plaisir... Malgré ses défauts, Cloak and Cypher marque une évolution intéressante chez Land of Talk qui nous laisse espérer qu'Elizabeth Powell aura bientôt des chansons à la hauteur de sa voix.
lyle
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