Azure Ray - Drawing Down The Moon
Label : Saddle Creek Sortie : 25/10/10 Format : CD Disponible : Partout |
Tout le monde se reforme de nos jours. Le plus obscur combo d'un trou paumé ayant réussi à sortir plus d'un disque dans sa carrière et ayant splitté depuis au moins cinq ans nous gratifie d'un concert de reformation "exceptionnel" quand il n'a pas la notoriété suffisante pour s'offrir une tournée "triomphale" et un nouvel album "très attendu". Aussi si ce ne fut pas vraiment une surprise d'apprendre que Maria Taylor et Orenda Fink se retrouvaient pour enregistrer une nouvelle galette (d'autant qu'on n'a pas souvenir d'avoir lu qu'elles étaient fâchées), on se serait presque attendu à ce que ce soit avec Little Red Rocket...
Et à l'écoute de ce Drawing Down The Moon on le regretterait presque. Mais il faut dire que les carrières solos des demoiselles, qu'on croirait consacré à écrire des ballades pop/folk calibrées pour meubler des séries télés ricaines (OK, je suis un sans doute peu méchant avec Mademoiselle Fink), semblaient déjà indiquer qu'on n'est plus du tout au bon vieux temps du r'n'r. Mais quand même ! Dieu que c'est mou, et la plupart du temps franchement neurasthénique (ça vous faisait chier, les filles, d'enregistrer ensemble ? Parce qu'on vous a pas obligées hein !), du genre qui serait parfait pour un épisode de Cold Case de 2023 qui se passerait en 2010. Le duo aligne ainsi des petites chansons, certes joliment troussées, mais manquant totalement de substance, de piquant, et même pas magnifiées par des voix qu'on a connu autrement moins paresseuses.
On flotte ainsi constamment entre bluettes folk qui semblent sorties directement du catalogue solo de Sarah Bettens (non, ce n'est pas un compliment) et trip-hop fumeux et mollasson (en gros, ni trip, ni hop), comme si on voulait nous rappeler que le duo s'était aussi commis dans Now It's Overhead et avec Moby. Bizarrement le côté dream-pop a pratiquement disparu (sans doute trop commun ces jours-ci) et les textes sont souvent d'une banalité affligeante ('Dont leave my mind', non, vraiment ?!) quand on nous avait habitués à des choses autrement plus poignantes. Oh, certes, de temps en temps, on lève un sourcil ('Larraine), et on sent son petit coeur tout mou (qui a dit "de pierre" ?) prêt à battre de nouveau ('Silver Sorrow'), mais cela ne dure pas, on se retrouve presque aussitôt plongé dans le sommeil par une nouvelle purge sans saveur.
Un album même pas mauvais, juste assez insignifiant pour qu'on n'ait aucune envie de le réécouter un jour et qui nous fait regretter que ces deux voix magnifiques aient cru utile de retravailler ensemble.
lyle
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