A Genuine Freakshow - Oftentimes
Label : Pearltree Sortie : 01/11/10 Format : CD Disponible : Import |
Il y a des groupes dont on sait malheureusement que de nombreux consommateurs de musique les rejetteront après à peine 30 secondes d'écoute pour des raisons purement cosmétiques : du pop/rock un peu épique et très immédiat avec un chanteur qui fait dans le falsetto, et hop, le pseudo-amateur éclairé va hurler au Coldplay. Non seulement il serait complètement à côté de la plaque, mais en plus il se priverait d'un bien bon disque, alliant douceur mélodique et violence très rock. Alors oublions les apparences trompeuses, et plongeons-nous dans ce très riche et varié Oftentimes.
Si on peut sans risque comparer A Genuine Freakshow a des groupes d'outre-Atlantique comme Arcade Fire, Mercury Rev, The National ou Broken Social Scene (un côté baroque, une certaine profusion instrumentale...), c'est finalement plutôt de groupes britanniques comme Cats and Cats and Cats ou Her Name Is Calla que je rapprocherais le groupe, pas tant pour une ressemblance formelle (encore que par moment, avec les premiers...) mais par une base commune venue du post-rock mais totalement déconstruite pour en faire tout autre chose.
Ainsi les instruments s'entremêlent (piano, violon, violoncelle, trompette, glockenspiel...) pour créer des moments de douceur mélancolique (l'enchaînement 'She's Got A Shooter (Part 1)' / 'You Cut Me Out' me fait fondre à chaque fois), des petites bombes pop irrésistibles ('I can Feel His Heartbeats' ou 'Hopscotch Magine Gun' mais pas que) comme des passages beaucoup plus brutaux (le très shoegazey 'Our Bodies' en est le meilleur exemple). Et le tout se termine par une petite ballade acoustique, 'Warning Shot', qui fout des frissons dans le dos et fait regretter que cela s'arrête si vite (neuf titres, 35 minutes... c'est un peu court quand c'est si bon, d'un autre côté il n'y a rien à jeter).
Mais ce qui vous convaincra, ou vous repoussera (en tout cas il ne vous laissera pas indifférent), c'est le chant de Timothy Sutcliffe, situé quelque part entre Rob McVey (Long-View) et Owen Brinley (Colour of Fire, Grammatics) mais en plus puissant et plus touchant (oui, je suis nul comme vendeur -qui a dit comme chroniqueur aussi ?-), qui semble souvent monter vers les cieux et vous emporter avec lui. Et mêlé à la voix de Hatty Taylor (de Vienna Ditto) sur 'Hopscotch Magine Gun', il crée un des plus beaux duos de ces dernières années.
On notera que Oftentimes est encore disponible dans une version Deluxe sur le site du groupe, avec en bonus un deuxième CD nommé Pastimes, bourré de remixes, de versions single, de faces B et autres rarities, dont on ressortira la très belle démo dépouillée de 'Warning Shot', l'instrumental 'Luckmore Drive', sa batterie frénétique et ses envolées lyriques ou le tonitruant 'Prospect Of The Sea' et ses guitares de feu, où l'on découvre que le guitariste Simon Evans a une voix grave plutôt agréable.
lyle
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