Dans le mur... du son !

Label : n5MD

Sortie : 30/03/10

Format : CD

Disponible : Import

Les habitués auront sans nul doute noté l'absence depuis un long moment du quota bimestriel de musique ambient ou assimilée. Eh bien votre attente se termine enfin... Voilà, 95% du lectorat est parti, on est entre amis pour évoquer le cinquième album de Bitcrush, que ses fans ont bien cru ne jamais voir, le précédent Epilogue in Waves ayant semblé signaler l'abandon par Mike Cadoo de ce nom-de-plume au profit d'autres (Dryft, m.cadoo...).

Comme les autres artistes de l'excellent label n5MD (Last Days, Lights Out Asia, subtractiveLAD, Port-Royal pour n'en citer que quelques uns), il est difficile de faire entrer Of Embers dans une case. Sur une base de boucles et de textures électro, s'entremêlent ici et là une batterie, par moment étrangement tonique, quelques jolis murs de guitare et même un chant bien plus présent (enfin ça reste mesuré comme intervention quand même hein) qu'autrefois. On navigue en fait beaucoup dans les eaux d'un post-rock apaisé et teinté d'électronica, assez proche de Hammock (avec le côté Sigur Ros nettement moins prononcé) mais avec quelques surprises.

Ainsi 'Dream unto fathoms', morceau se rapprochant le plus d'une chanson au sens classique, n'est pas sans évoquer un mix de vieux titres des Cure ('Prayers for Rain' mais pas que) qu'on aurait triturés, ralentis et étirés (huit minutes quand même, mais à part le 'Demons & Dandelions' de conclusion c'est ici la norme), pour un résultat franchement étonnant. 'The Days We Spent Within' commence comme un morceau de drone pour virer après trois minutes vers de l'électro-shoegaze (Keith Canisius ou Ulrich Schnauss ne sont pas loin) puis de repartir dans le silence.

Que manque-t-il alors à Of Embers ? Malgré quelques fulgurances lumineuses, l'ambiance reste trop uniformément pesante, brumeuse et spleenesque (oui, vous avez vu la pochette quand même), sans réellement réussir à absorber. On a aussi l'impression qu'il manque quelques niveaux de textures qui nous permettraient de se laisser flotter (voire noyer) dans la musique, de toujours y découvrir quelque chose. Là, on est en face d'un bel album, mais un peu en dessous de son prédecesseur et n'arrivant pas à fasciner.

lyle

http://www.myspace.com/haveyoulostyourway