Dans le mur... du son !

Label : Rack & Ruin

Sortie : 07/09/10

Format : MP3

Disponible : gratuit ici

"Tiens si on parlait d'un disque que personne n'a écouté et dont tout le monde se fout ?" pensai-je au dedans de moi-même.

"Ca ne va pas changer grand chose à d'habitude", me glisse à l'oreille une petite voix diabolique, "regarde plutôt ton nombre de coms / de pages lues et défonce plutôt une grosse baudruche du genre Arcade Fire".

"Si une seule personne écoute et apprécie, tes écrits n'auront pas été vains" susurre une douce voix angélique, "car cet artiste sans aucun doute le mérite".

"Oh, vos gueules ! De toute façon je n'ai aucune inspiration depuis hier et il est bien sympatoche ce "disque". Alors on va balancer la sauce..."

Il est fort dommage qu'une des plus belles pochettes de l'année ("une des rares pochettes pas trop immondes de l'année, tu veux dire ?") ne soit disponible qu'en format JPEG au milieu d'un dossier, mais c'est là le sort de tous ces albums qui ne sortent qu'en digital. Et comme aussi bien le nom de plume que le titre du disque ("oui enfin il faut quand même aimer les trucs du genre post-rock dépressif là, quand même, avec ce Here in the stillness, despite everything...) éveille la curiosité, c'est avec un enthousiasme certain qu'on l'a téléchargé parmi les nombreuses références du netlabel Rack & Ruin.

Pour son nouveau projet, Bob Kriva a donc choisi le nom de The Stars Ovation et une musique à l'émouvante simplicité : quelques notes de piano, parfois sur un léger fond électro très faible ("tu m'étonnes que ça va intéresser personne !"). Mais contrairement à un Max Richter, un Hauschka ou un Ólafur Arnalds, il n'y a là aucune recherche de virtuosité ("me dis pas qu'en plus il ne sait pas jouer ?"), aucun concept intellectualisant du style musique de film ou de livre ou je-ne-sais-quoi-encore, juste l'expression en quelques notes de sensations, de sentiments, d'espoirs, de drames...

Et on est surpris de voir tout ce qu'il arrive à nous faire passer par quelques répétitions et variations, d'apparence totalement anodine; de se sentir doucement manipuler et balader, sans savoir si c'est là qu'il veut nous emmener ou plutôt là que notre inconscient nous porte. Oh certes, tout n'est pas parfait. Le 'Oculus' de conclusion fait un peu trop ambient spatiale de base. On s'approche parfois dangereusement de la musique pour ascenseur. Et le disque, autoproduction gratuite, manque du petit plus au niveau sonore que lui aurait apporté une production professionnelle.  Mais n'y aurait-il pas perdu cette jolie âme qu'on nous met à nu, avec maladresse mais tellement de charme ?

"Ca a l'air sympa en fait ton truc !" Bah oui, alors on n'hésite pas à aller se le procurer sur Rack & Ruin ou sur Bandcamp.

lyle

http://www.myspace.com/thestarsovation