Au moment de remplir cette page, problème : des tas d'images, de sensations et de sons s'entrechoquent dans la tête mais impossible d'en sortir quelque chose d'à peu près cohérent. Deux heures de plaisir ne se racontent pas, elles se vivent. Alors à défaut de tenter de vous raconter maladroitement la grande soirée que Gillian Welch et David Rawlings ont offert à une grosse poignée de veinards, on va juste faire quelques vignettes sous la forme d'un ABCDaire.
A comme AMERICANA, ce terme un peu bateau souvent utilisé pour ne pas nommer les musiques traditionnelles américaines, comme si c'était des gros mots. Non, ce soir, on aura droit à du folk, de la country, du bluegrass... bien ancré dans ses racines mais toujours d'une surprenante modernité.
B comme BANJO, qui sera affectueusement moqué par le monsieur et utilisé sur seulement trois titres. On aurait aimé l'entendre davantage...
C comme COMPLET, ce qu'on ne comprend pas que ça ne l'ait pas été. Certes le Café de la Danse était assez copieusement garni mais ce n'était que le Café de la Danse... D'un autre côté la salle et le son étaient parfaits alors aurait-on vraiment voulu une salle à la dimension proportionnelle au talent de la dame ?
D comme DEPRIMANTES, ce que devraient être certaines chansons d'après leurs auteurs. Mais rien à faire, c'est tellement beau qu'on pourrait nous chanter les trucs les plus terribles, on garderait quand même nos sourires béats.
E comme EPIPHONE, la guitare que David Rawlings fait virevolter sous ses doigts avec une maîtrise étonnante et une capacité rare à en faire sortir les émotions. Le public l'applaudira fréquemment en plein milieu d'un morceau.
F comme FOLKEUSES, cette horde de demoiselles ayant envahi nos ondes ces dernières années n'a pas l'ombre de son talent. Certaines ont une voix plus parfaite, d'autres tirent facilement des sanglots, mais aucune n'a ce naturel. La petite Alela (s'il faut en nommer une...) fait de la musique traditionnelle. Gillian Welch EST la musique traditionnelle.
G comme GILLIAAAAAAAANNNNNNNNNN, qu'on se serait presque attendu à entendre crier par un public bon enfant et très très enthousiaste. Du jamais vu (pour moi en tout cas) dans cette salle.
H comme HARMONICA, lui aussi moqué et utilisé avec parcimonie. Et c'était suffisant.
I comme INTERMEDE, que bon nombre de spectateurs iront passer au bar. Il faut dire qu'il faisait chaud et qu'il fallait bien ça pour récupérer d'un premier set de près d'une heure.
J comme JOIE, d'être là, de partager ce moment.
K comme KALACHNIKOV, qu'on sortirait bien pour s'occupper des gens qui croient bon se mettre à hurler après 20 secondes d'un morceau quand ils ont reconnu lequel c'était...
L comme LUMINEUSE, éclatante, radieuse, resplendissante, rayonnante, sublime... et pas grâce aux projecteurs !
M comme MURDER BALLAD, l'indispensable fin de deuxième set. Avant le rappel...
N comme NENUPHAR. Pourquoi ? Pour vérifier que vous lisez bien tout.
O comme OVATIONS, qui pousseront le duo à courir nous en jouer une petite dernière avant le couvre-feu.
P comme PRESENCE scénique, quelque chose que l'on a ou que l'on n'a pas. A deux et quasi immobiles, ils absorbent l'attention et fascinent. Savent discuter et plaisanter avec le public sans jamais en abuser. Et choisir une alternance de titres à même de toujours renouveller l'intérêt.
Q comme QUINTESSENCE de tout ce qui fait la musique populaire américaine, telle qu'on se l'imagine.
R comme RAWLINGS, son indispensable partenaire qui apporte non seulement son magnifique jeu de guitare mais aussi une voix de complément (c'est bien plus qu'un choriste) subtile et agréable, dont on profitera encore mieux sur un de ses titres à lui où les rôles seront renversés.
S comme SETLIST, le truc long et chiant (surtout quand ça a joué pendant deux heures) qu'on met quand on ne sait pas quoi dire d'un concert. Ah, ça vous aurait intéressé ? Vous croyez quand même pas que je n'avais que ça à faire de noter les titres, non ?
T comme TEMPERATURE, à la limite de l'insupportable à la fin de la soirée. Normal finalement dans une salle en ébullition.
U comme USA, où on avait presque l'impression d'être, quelque part entre 1880 et 1930. Pas comme dans un film, hein, c'est la sensation physique que donnait la musique. Tiens, il y avait même un type en chapeau de cowboy.
V comme VALSE, si si si, il y en a eu une. Ou pas...
W comme WELCH (what else ?), qui a encore prouvé (s'il en était besoin), qu'elle est la plus grande dame de la musique américaine traditionnelle de ces 10 dernières années.
X comme... X, le titre encore inconnu d'un nouvel album qu'on nous a annoncé comme en voie de complétion.
Y comme YENAPLUS, le sentiment de vide qu'on a en rentrant chez soi. Comme quoi deux heures, c'est court parfois.
Z comme ZZZZZZZZZZ, le sommeil enchanté qu'on a vite trouvé dans son petit lit douillet, après un des meilleurs concerts de ces dernières années. lyle
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14:53 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
@ Lyle : ah oui, là je te crois sur parole ! D'autant plus que je viens d'écouter les titres de la Dame sur son MySpace. Superbes "Everything Is Free" et "Black Star" (reprise de tes Radiohead "honnis") version LIVE !
Écrit par : J-P. | 22/09/2010
Répondre à ce commentaireTu ne connaissais pas ???????????????
Écrit par : lyle | 24/09/2010
Répondre à ce commentaireEh, non ! Je le confesse en toute humilité... Et tant mieux ! Comme ça j'apprends des choses en consultant vos blogs, M. Lyle ! :)
Écrit par : J-P. | 26/09/2010
Répondre à ce commentaireJ'ai toujours du mal à croire qu'elle soit si peu connue en France (ce qui explique un café pas bondé...)
Écrit par : lyle | 27/09/2010
Répondre à ce commentaireremarque même avec des gens plus connus les salles sont rarement pleines.
à leur précédente venue lannegan et campbell étaient dans un trabendo à moitié vide, pour rester dans les artistes de ce festival fargo.
Écrit par : arbobo | 30/09/2010
Répondre à ce commentairePas faux...
D'un autre côté, Campbell c'est loin du niveau Welch...
Écrit par : lyle | 01/10/2010
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