The Manhattan Love Suicides - Dandelion Radio Session
Label : Oddbox Sortie : 14/06/10 Format : CD Disponible : Import |
Tristes années pour le rock que les 00's. Après les années Fun Radio (Coldplay, Stereophonics... il vous en faut plus ?) puis la horde de pseudo "nouveaux" rockers plagiant sans vergogne et après passage à la javel des groupes parfois disparus bien avant leur naissance (et auxquels ils n'avaient rien compris) pour faire bouger les à-peine-pubères sur les pistes de danse des soirées indés, nous avons eu droit au rock mondialisant et fourchu mêlant aussi prétentieusement que maladroitement des univers souvent incompatibles (mais presque toujours en partie venus du pire des 70's ou des 80's). Pendant ce temps-là, des tonnes de jeunes gens à travers le monde continuaient avec un savoir faire certain mais bien peu d'imagination les formules inventées des années auparavant par Pavement, Sonic Youth, Dinosaur Jr...
Si, dans la première moitié de la décennie, McLusky et Ikara Colt sortirent du lot, un seul groupe méritera sa place au panthéon de la deuxième moitié : (roulement de tambours...) The Manhattan Love Suicides (inutile de cacher votre surprise). A l'ancienne, le groupe n'a jamais eu de cesse de publier de nouveaux titres sur des singles ou des compilations publiés par d'innombrables petits labels (on peut retrouver la plupart de ces titres sur l'anthologie Burnt Out Landscapes et sur la réédition de leur premier et unique album) et de chercher le morceau ultime. Certes, il n'y a pas une goutte d'originalité chez les MLS (mais au final, quoi de nouveau depuis 20 ans ?) mais leur musique sue le r'n'r comme aucun groupe du revival garage ne pourra jamais le faire. Du Velvet Underground aux Jesus & Mary Chain, toutes les bonnes influences sont là pour nous offrir des chansons à la fois totalement entraînantes et irrémédiablement sales, avec une tension sexuelle que les Kills nous ont longtemps promis sans jamais nous l'offrir.
Ce Dandelion Radio Session publié un an après la fin du combo, lui servira de parfait épitaphe, alors qu'il jouait encore de nouveaux morceaux pendant sa tournée d'adieux durant laquelle ces quelques tritres furent enregistrés. Depuis une version acoustique de l'extraordinaire single 'Veronica' évoquant dans son dépouillement trash inspiré de Pavement le premier groupe de Darren et Caroline, Pop Threat (dont l'unique album est fortement recommandable) jusqu'à une reprise interminable et magnifique du 'I'm not a young man anymore' du Velvet Underground plus que digne de l'original et qui sonne comme un aveu (même chanté par une fille...), on retrouve, condensé en six titres, toutes les qualités du groupe. Entre une lecon de feedback pour A Place To Bury Strangers, une leçon de mélodie pour The Pains of Being Pure at Heart et une leçon de... tout pour Crystal Stilts (remplacer par une tonne d'autres groupes interchangeables), on trouve le moyen de nous refiler un petit inédit (enfin il me semble...) qui déchire les oreilles ('Time Enough At Last'). Tout ça est court, sec, nerveux, crade et encore plus enregistré à l'arrache (session radio oblige) que d'habitude. Un parfait testament...
Mettre la note suprême à ce disque est ridicule ? Certes, d'autant plus si l'on considère que Burnt Out Landscapes et The Manhattan Love Suicides sont tous les deux bien plus indispensables. Oui mais c'est rock'n'roll ! Et tout ici, de la pochette (et les MLS ont toujours eu le sens des pochettes cultes inspirés du cinéma d'exploitation) au fait que les six titres sont proposés deux fois, au format stéréo puis mono (version que bien entendu on préférera...), exhale le rock'n'roll comme personne d'autre n'a su le faire depuis des lustres et il est grand temps que cela se sache. Et si la disparition du groupe a laissé un sacré vide, on retrouve heureusement cette flamme dans ses deux moitiés qui jouent maintenant sous le nom de The Medusa Snare et de The Blanche Hudson Weekend (sans compter que Caroline et Darren jouent aussi avec Ailsa Craig).
lyle
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20:26 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
M'ouais... bof ! C'est tout ? Pour l'instant oui...
Allez, un effort pour préciser ma pensée. D'emblée, j'aurais bien voulu suivre Lyle sur ce coup : il faut dire que notre critique sait y faire pour titiller la curiosité, sucsiter l'intérêt voire éveiller un grand espoir autour... d'un groupe quasi-inconnu mais aux références sûres (pensez donc : trois de MES groupes préférés de tous les temps figurent en lien sur leur MySpace !) Puis, je me suis méfié... me souvenant qu'entre Lyle et moi, il y aura toujours Lush par ex. (c'est LUI le fan) ainsi que nombre de groupes dispensables qu'il nous inflige à longueur de fights (sur son site 'J'écoute de la musique de JEUNES') Enfin, j'ai écouté attentivement non pas l'album chroniqué, mais tous les titres dispos (vidéos comprises) sur le MySpace du groupe. Alors, alors... verdict ?! Se reporter à la 1re phrase de ce commentaire.
P.S. @ Lyle : j'espère que tu ne m'en voudras pas trop avec ce 1er jugement très mitigé, mais pas définitif. Déjà, j'ai lu ton article (alerté par les mots clés "Velvet ; Jesus & Mary Chain") ; ensuite, j'ai cherché à écouter le groupe et vais continuer malgré tout à explorer leur disco (ce que je ne fais pas pour tous ceux qui plagient JAMC...)
Écrit par : J-P. | 20/09/2010
Répondre à ce commentaireJe n'en voudrais jamais à personne de ne pas partager mon enthousiasme pour un groupe J-P... et merci d'avoir essayer !
Écrit par : lyle | 21/09/2010
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