Lone Wolf - The Devil And I
Label : Bella Union Sortie : 17/05/10 Format : CD Disponible : partout |
Il m'aura fallu apprendre que Paul Marshall passait en France en première partie du batteur de Radiohead (dont le nom m'échappe, allez savoir pourquoi) pour que je me décide enfin à parler d'un de mes albums de l'année. Mais il faut bien avouer qu'il y a dans ce The Devil And I un petit quelque chose d'indéfinissable qui lui permet de rester merveilleusement en équilibre entre deux genres particulièrement casse-gueule. Et par définition, il est difficile de parler de l'indéfinissable. Oui ce disque a du charme, mais comment donc décrire le charme ?
Il est bien plus facile de trouver des raisons pour lesquelles on a trop peu parlé de lui : le choix pour un deuxième album d'un nouveau nom peu porteur (du genre qui fait métalleux de douzième zone, d'ailleurs il y a bien un groupe de ce nom mais en un seul mot) mais aussi cette pochette, preuve d'un joli goût classique, certes, mais qui ne risque pas vous la faire prendre au hasard dans les rayonnages de votre disquaire (si si si, il y a encore des gens qui font ça) . Et si ces deux choix s'expliquent très bien devant le contenu (The Devil And I semble bel et bien être un disque sur la rupture), il reste à espérer qu'ils n'aient pas fait fuir un grand nombre d'amateurs potentiels qu'un label indé de référence aurait dû attirer.
Alors, le charme de ce disque ? On y vient, on y vient... Si l'on vous dit qu'il arrive à se situer quelque part pile au milieu de Nick Drake et de Jens Lekman en évitant soigneusement de tomber dans le pathos ou dans la crème, ça vous parle ? Parce que le mélange de textes souvent très sombres, de mélodies folk plutôt solennelles, d'une voix chaude, suave et vibrante, très propice à créer l'émotion, et d'une orchestration cordes/vents plutôt poppy et luxuriante avait tout de la fausse bonne idée susceptible de sombrer très vite dans le ridicule, mais il fonctionne extrêmement bien, chaque note sonnant incroyablement juste.
Ainsi la trompette mi-plaintive mi-martiale sur l'introductif 'This is war' (oui, ça commence tout de suite dans le dur, avec des lignes comme "She gave me every desease under the sun before she ran for another town" ou "She stole my twenties from me") sied parfaitement à l'ambiance et au texte d'un titre où le chant nous prend de suite aux tripes. A chaque morceau on trouvera ces petites détails qui les font vivre et briller, donnant toujours une couleur et cachet particuliers. Et ne croyez surtout pas avoir affaire à quelque chose de triste, chiant et moncorde : le très rock 'Keep your eyes on the road' est délicieusement enlevé, la ballade mélancolique 'Letters' se révèle très ludique, le bucolique 'Soldiers' évoque joliment Fairport Convention... et toujours ce chant qui vous emporte...
The Devil And I n'est pas un de ces disques pseudo-révolutionnaire, démodé avant d'être à la mode, qu'on tente de nous fourguer à grand coup de hype, mais un travail d'artisan soigné jusqu'à la dernière finition, à la fois touchant et euphorisant, qu'on ira écouter souvent, aussi bien dans les bons jours que dans les moments de blues.
lyle
|
18:37 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je suis en train d'ecouter leur myspace, et je dois avouer que ce que j'entend me plait bien. C'est tres bon en effet.
Écrit par : Tireub | 19/09/2010
Répondre à ce commentaireBonne écoute alors !
Écrit par : lyle | 19/09/2010
Répondre à ce commentaireLes commentaires sont fermés.