Dans le mur... du son !

Label : Silber

Sortie : juillet 2010

Format : MP3

Disponible : ici

Il y a des disques dont l'histoire est plus intéressante que la musique. Si l'on en croit le dossier de presse (qui vaut le coup d'oeil), l'origine de celui-ci vient directement de la grande période du glam où un petit groupe local voit son leader mourir après l'enregistrement de leur première démo en raison de ses excès de débauche. Trente-cinq ans plus tard, le neveu du chanteur découvre les bandes, adopte la personnalité de son oncle et remonte le groupe pour nous offrir ces chansons dans ce Let It Pee. Joli conte de fée mais n'écoutant que son côté investigateur, le rédacteur de DLMDS va chercher plus loin (et je vous promets que chercher The Wet Teens dans un moteur de recherche, ce n'est pas Safe For Work comme on dit là-bas...), découvre que cet album est déjà sorti sur un petit label il y a deux ans et que le groupe serait en fait composé de différents membres de la scène locale (en l'occurence Myrtle Beach, South Carolina). Moins glamour, mais après tout cela ne remet pas en cause la version officielle, alors on va rester sur la réincarnation...

La musique ? Ca va venir, mais on va d'abord parler du concept de l'album (et contrairement à ce que le titre laisse penser, ce n'est pas une parodie d'un groupe célèbre) qui est : parler de sexe. Si le premier titre 'An Introduction by Ron Jeremy' (double sens sans aucun doute volontaire) ne suffit pas à vous faire comprendre (pas non plus Safe For Work à googliser pour ceux qui ne connaitraient pas Ron Jeremy) qu'on va faire ici dans le cul bien cru, les titres les moins explicites, 'Stuck in You' et 'Love Cream' devraient sans problème vous en convaincre. Les textes sont pour le moins graveleux, Micheal Mercury nous racontant sans fard ses (enfin celles de son oncle donc) expériences de débauché chronique et ses petits plaisirs personnels, s'adonnant même à la simulation d'orgasme (bouh, on n'y croit pas, simulateur !) sur la ballade 'Stuck in You'. C'est pas fin (disons même carrément lourdaud), ça ne s'écoute pas trop souvent mais c'est carrément beaucoup plus rigolo que certains groupes anglais musicalement pas très éloignés mais restant par trop sérieux (The Darkness, The Glitterati...).

Parce que franchement, qui aurait envie en 2010 d'écouter un groupe sérieux influencé à parts égales par Judas Priest, AC/DC, Guns N'Roses, New York Dolls et Blue Öyster Cult ? Un truc allant chercher par moment dans le plus kitsch des trucs à grosses guitares allant du glam au heavy metal ? Sans doute pas grand monde, et tout l'exploit de Wet Teens est d'avoir réussi à produire un pastiche à la fois très drôle et respectueux, qui donne dans le délire mais sonne authentique, ce qui lui permet de ne jamais donner l'impression de parodier le genre, comme Spinal Tap ou Tenacious D. Un truc de fans, excellents musiciens au demeurant, se permettant un bon petit retour dans le passé tout en s'offrant (on l'espère en tout cas) une bonne tranche de rigolade.

Bon, comme toutes les bonnes plaisanteries, et c'en est une autre de voir Let It Pee sortir chez Silber Records label réputé pour ses disques dans des genres moins... fun comme ambient, post-rock ou slowcore, cet album est court et tout sauf inoubliable. Il a de bonnes chances de ne pas vous faire rire. Mais s'il y a en vous une part d'ado attardé fan de riffs gras et de vannes salaces (à moins que ce ne soit le contraire), ça vaut franchement le coup de l'essayer.

lyle

http://www.myspace.com/thewetteens