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The Domino State - Uneasy Lies The Crown

 

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Label : Exhibition

Sortie : 16/08/2010

Format : CD

Disponible : Import

 

En ces temps où la musique semble de plus en plus divisée en petites chapelles dont il ne faut surtout pas s'éloigner, on peut se demander quel succès va pouvoir rencontrer un groupe comme The Domino State. Trop pop pour les fans de nu-gaze se masturbant à coup de feedbacks, trop distordant pour l'amateur d'indie pop radio-friendly, trop sale pour les amoureux du revival tweee / C86 ou trop propre pour les amateurs du retour au cambouis cher à un de nos rédacteurs, Uneasy Lies The Crown ne rentre dans aucune des micro-modes hype du moment et risque de passer inaperçu, ce qui serait, n'ayons pas peur des mots, criminel.

 

En effet si le groupe n'a aucune raison de faire l'unanimité (il ne risque absolument pas de plaire à Pitchfork...) et risque même de se faire de violents détracteurs (mais nous y reviendrons), l'alliance de murs de guitares lumineuses et de mélodies pop finement ciselées, parfois ornées de refrains imparables, devrait lui rapporter au moins un beau succès d'estime. Difficile de ne pas s'imaginer reprendre en choeur les singles 'We Must Not Shut Ourselves Away' ou 'Firefly' sur le sable chaud de Benicassim ou dans la boue de Glastonbury (bizarrement on ne les imagine pas assez branchés pour avoir droit à celle de St Malo). De ne pas se sentir planer loin dans les nuages après les envolées lyriques d'un 'Pompeii' ou d'un 'You Are The Winter'. De ne pas rêver dans la (toute relative) douceur cotonneuse d'un 'What's The Question?' ou du bien nommé 'Reverie'...

 

Alors certes la voix plutôt chaude et suave de Matt Forder (qui est capable aussi parfois de falsetto délicat) semble de prime abord un peu incongrue dans ce style de musique, et le groupe se refuse à sombrer, comme trop de ses congénères inspirés par la musique shoegaze, dans le gris, le glauque ou les effets de guitares gratuits et purement onanistes au profit de l'étincelant et de l'épique (ce qui n'empêche pas une certaine mélancolie). Voilà, le qualificatif honteux est lancé : épique ! Celui qui attire immédiatement les rapprochements avec les noms honnis par les « gens de goût » comme Coldplay, Snow Patrol, Travis ou U2. Et on imagine bien les critiques dire que dépouillé de ses oripeaux, The Domino State ne vaudrait pas mieux qu'eux. Cela serait oublier que le succès de ces groupes fut d'abord dû à leur capacité d'écrire de grandes chansons, certes parfois massacrées, qui par un excès de sucre, qui par un délire pompeux, qui par les deux...

 

Alors oui, The Domino State se consacre d'abord à l'écriture de chansons, et excellentes de surcroit, au lieu de chercher les sonorités, les arrangements ou les orchestrations qui les mettront en bonne place dans les magazines branchés. Cela ne suffit pas à en faire un gentil petit groupe de pop, ce serait oublier un peu vite que 'This Oubliette' se conclut dans une violence que ne renierait pas APTBS. Que le groupe cède rarement à la facilité du couplet / refrain au profit de longs crescendos magnifiés par la pureté des guitares. Que l'enchaînement du sublime 'For Now' et du brutal 'A Pillow Song' est un des plus brillants entendus depuis longtemps. Qu'il nous offre tout simplement un des meilleurs albums de rock britannique de ces dernières années, à la fois accessible et complexe, mélodique et agressif. Alors laissez leur une chance.

 

lyle

 

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http://www.myspace.com/thedominostate

 

Commentaires

"Cela serait oublier que le succès de ces groupes fut d'abord dû à leur capacité d'écrire de grandes chansons, certes parfois massacrées, qui par un excès de sucre, qui par un délire pompeux, qui par les deux... "

Une vérité qu'il ne fait pas bon dire. Mais c'est tellement vrai. Je ne compte plus les morceaux de U2 que j'adore... repris par d'autres. "Love Is Blindness" repris par Venus, faut vraiment se pincer pour croire que c'est un titre de la bande à Bono...

Écrit par : Thomas | 19/08/2010

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Pour une fois que je dis quelque chose de vrai...

Écrit par : lyle | 19/08/2010

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Les commentaires sont fermés.