Delays - Star Tiger, Star Ariel
Label : Lookout Mountain Sortie : 21/06/2010 Format : CD Disponible : Import | Qui en 2010 peut encore imaginer que les Delays furent il y a six ans à peine un des plus sûrs espoirs de la scène britannique avec deux singles autour du top20 ? Un deuxième album très légèrement électro et un transfert chez Fiction (qui avait sans doute imaginé faire un coup à la Snow Patrol) infructueux, le groupe n'égalant pas ses très relatifs « sommets » précédents, plus tard et les revoilà comme tout groupe has-been mais bénéficiant d'une petite bande de fans fidèles : sur un tout petit label, qu'on imagine facilement pouvoir être le leur. Décrit comme un retour au source (on est même allé rechercher Duncan Lewis, le producteur des débuts), Star Tiger, Star Ariel est-il le disque du renouveau après deux prédécesseurs franchement décevants ? Eh bien pas du tout ! Si on passe par tout un tas de sentiments à l'écoute de ce quatrième album, ils sont malheureusement très rarement positifs. L'effroi pointe immédiatement à l'écoute d'un 'Find A Home' introductif qui montre à quel point le groupe a oublié la simplicité mélodique et la retenue de ses débuts en faveur du trop : trop d'emphase, trop produit, trop faussement orchestral, trop... creux. L'étonnement lui succède en découvrant que le groupe a musclé sur quelques titres son discours (on n'aura jamais vu chez lui des guitares aussi agressives) mais est immédiatement suivi de la déception devant la banalité de ces titres indie rock entendus 1 000 fois. Viennent encore l'écoeurement en se rendant compte que le côté disco et les pénibles synthés vintage (que 'May'45' est affreux!) n'ont pas été abandonnés ou l'ennui devant une ballade aussi sirupeuse, prétentieuse (rien que le titre) mais insignifiante que 'Rhapsody', voire l'hilarité en s'intéressant de plus près aux textes. Trop souvent pompeux (la guitare bien trop grasse et le clavier affreusement racoleur de 'Lakes Can Be Lethal') au point de penser au pire de Muse -non, ce n'est pas un pléonasme- pendant les presque cinq minutes d'électro-pop épique de 'In Brilliant Sunshine' (où le frérot Aaron Gilbert montre d'ailleurs qu'il n'est décidément pas un chanteur), ce qui est finalement pire que quand il est insignifiant (les mièvres ballades 'Hold Fire' ou 'Moment Gone'), Star Tiger, Star Ariel est quasiment entièrement dépourvu des deux principales qualités du groupe : un sens des mélodies hérité des La's (oui, la référence est flatteuse mais difficile de ne pas penser à eux en réécoutant un des vieux singles comme 'Nearer Than Heaven') qui rend leurs meilleurs titres irrésistibles et le falsetto de Greg Gilbert qui sonne la plupart du temps soit forcé soit contrit là où il nous charmait tant autrefois. Ne reste à sauver de ce naufrage qu'une paire de morceaux, 'Unsung' ou 'The Lost Estate', évoquant vaguement les meilleurs moments du combo... De là à affirmer que les Delays ne furent le groupe que d'une poignée de singles ravageurs mais sans suite, il n'y a qu'un pas que l'on franchira aisément en se rappelant la grande médiocrité de leurs trois derniers opus.
lyle
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