June Lullaby - Night Scales
Label : Autoprod Sortie : April 2010 Format : CD / MP3 Disponible : dans les bons endroits | Parfois les mots vous manquent pour réussir à exprimer ce que vous pensez d'un disque. Combien de brouillons jetés à la corbeille à cause de l'impression (et il faudrait sans doute plutôt dire la certitude) qu'ils ne feront que repousser l'auditeur potentiel ? Tiens, si on vous dit que le premier titre 'Horse' du premier EP de June Lullaby commence en vous faisant penser à un mix improbable entre les Corrs et les Cranberries puis évoque un vieux groupe de chez 4AD s'essayant à du Fairport Convention mais que c'est vachement bien, irez-vous écouter ? Non, sans doute pas, à votre place je ne le ferais pas non plus... Alors commençons par le bilan final : Night Scales est un bon disque, fort plaisant à écouter, mais loin d'être exempt de défauts, ceux-ci étant parfois intimement liés à ses qualités. En effet, June Lullaby hésite sans cesse entre indie-rock briton très fin des 90's (le nom de Linoleum vient à l'esprit), pop épique n'hésitant pas à faire dans le dreamy ou folk doux et mélodique. Cette grande variété est réjouissante dans les moments les plus brillantes et agaçante quand on apprécie moins la direction prise... Or on passe souvent au fil des cinq morceaux et même souvent pendant un des morceaux d'un sourire béat à un rictus crispé. Ainsi les cordes et le chant pourtant délicieusement agressifs et sinistres sur l'enthousiasmant 'Climax' dont la montée progressive ficherait facilement des frissons avant sa conclusion tout en douceur, sont-ils beaucoup plus fades voire mielleux sur un 'Away' qu'une voix masculine un peu maladroite et s'accordant moyennement avec celle de la chanteuse peine à rendre convaincant. Il y a des moments où le surplus d'emphase touche au pompeux (l'intro de 'Dawn' en particulier) quand la simplicité touchante du 'Burn The Witches' final nous inciterait facilement à placer le groupe parmi les plus sûrs espoirs du folk mondial. Mais les maladresses d'un premier disque ne font-elles pas partie de ce qui nous donne envie d'en avoir plus ? Alors on se fera un plaisir de retrouver June Lullaby bientôt sur scène (deux dates parisiennes à la fin du mois d'août) ou sur un long qu'on espère prochain.
lyle
|
21:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.