Faustine Seilman - Whispers & Shouts
Label : Collectif Effervescence Sortie : 17/05/10 Format : CD Disponible : Import | La pochette nous avait mis la puce à l'oreille, ainsi que ce titre, Whispers & Shouts, mais après les 15 premières secondes et deux premières lignes de texte qui font : "We'll all finish in the same muddy hole so please don't feel sorry for me" le doute n'est guère permis : nous sommes en face d'un album de freak / dark folk. Ou du moins est-ce là qu'il serait rangé si Faustine Seilman avait été anglo-saxonne. Mais comme la dame est française, il est fort tentant de considérer qu'elle appartient à une bonne vieille tradition locale. la vérité se situe vraisemblablement quelque part entre les deux.
On retrouve ainsi cette capacité des meilleures folkeuses américaines du moment (Nadler, Foster... Newsom me souffle un certain breton) à faire passer les textes les moins gais et à émouvoir par la simple force d'une voix ultra-expressive et de quelques notes de son instrument favori (le piano dans le cas présent). Et il faut bien reconnaître qu'il est utilisé à la perfection, cet instrument, que ce soit pour les passages les plus lents et mélancoliques ('Facing the ocean') ou les plus entraînants et tressautants ('Never-ending song'), parfois les deux dans le même titre ('The Sheperd'). Quand à la voix, grave et profonde mais capable aussi bien de la plus grande douceur que d'une forte noirceur, elle n'est pas sans nous ramener aux grandes chanteuses française d'un autre temps comme Barbara ou Piaf. Ce rapprochement est d'ailleurs aussi sensible musicalement, donnant un petit côté passé mais jamais rétro, et c'est d'ailleurs la grande force de cette album que de relier une certaine scène folk anglo-saxonne avec une certaine idée de la variété de qualité, depuis les années 50 à la nouvelle scène française.
Alors pourquoi ce Whispers & Shouts n'arrive-t-il pas à convaincre totalement ? Ne serait-ce pas tout simplement parce qu'il veut nous en offrir trop quand on se contenterait volontiers du duo piano / voix qui magnifie les plus beaux titres. Les invités vocaux, Benjamin Nerot sur 'Facing the Ocean' et Marcel Kanche sur 'Laissez-nous là' font bien légers à côté de l'organe féminin, riche et subtil. On se passerait aussi la plupart du temps des choeurs. La guitare intervient parfois de façon impromptue et franchement maladroite, alourdissant inutilement certains passages, reproche qui peut d'ailleurs s'étendre aux arrangements dès qu'ils deviennent un peu luxuriants, en particulier sur les titres les plus enlevés et baroques ('Never-ending song' ou 'Shout or shut up'). Bref, on se prend souvent à rêver d'entendre ces chansons dans des versions plus dépouillées. Certes pas de quoi gâcher ce fort bon album, mais suffisant pour ne pas le placer en haut de la pile.
lyle
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09:05 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
pour l'instant j'ai surtout du mal avec sa voix, pas très assurée (et avec son timbre, aussi)
je vais voir si ça finit par prendre
Écrit par : arbobo | 30/06/2010
Répondre à ce commentaireJe ne la trouve pas du tout "pas très assurée" par contre c'est vrai que c'est assez particulier...
Écrit par : lyle | 30/06/2010
Répondre à ce commentaireMarcel Kanche... léger ?
Écrit par : Thomas | 30/06/2010
Répondre à ce commentaireJe voulais dire que sur ce titre, il ne fait pas le poids... En fait les voix masculines me dérangent.
Écrit par : lyle | 30/06/2010
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