Il est toujours agréable de se retrouver au milieu d'un groupe de hippies, du fait de l'atmosphère toute particulière qui y règne. Cette ambiance conviviale, amicale, quasi irréelle, réellement utopique, a tout pour me mettre de bonne humeur, me coller un sourire au milieu de la figure et ne pas me lâcher avant un moment. Et tout cela, sans usage de stupéfiants, non mais, je vous vois venir. Ajoutez à cela une foule de groupes folk/rock/roots/hip-hop/etc. (peu importe à vrai dire, le seul point commun étant des origines aborigènes ou des liens poussés avec la nature), des démonstrations de danse aborigène, des expos d'art, des débats sur les droits civiques entre autres et je signe tout de suite. Bon j'avoue que j'étais principalement motivé par la musique, mais les à-côté ont été sympathiques tout au long de la journée. Arrivé de bonne heure pour profiter un maximum de la journée, j'ai été vite mis dans l'ambiance avec Origins, groupe un peu fourre tout, navigant entre reggae, funky blues et folk, qui annonçait nous faire découvrir le son des roches, des arbres et de l'homme dans la nature. Le tout était bien évidemment agrémenté d'histoires posant les ambiances, mi délirantes, mi sérieuses et respectueuses. Un voyage onirique ma foi très agréable, doux et raffiné, une musique simple mais profonde, l'entrée en matière idéale. Vint ensuite Thatchworkcity, une formation hétéroclite tenant plus d'un groupe de colocs musiciens jammant ensemble que du vrai groupe de musique. Des chansons un peu brouillonnes, des danseuses sur scène dont on se demande l'utilité, la musique passe mais sans plus. Une somme de bonnes individualités ne forme pas forcement un bon groupe.
C'est tout le contraire qui nous attend ensuite avec le Leah Flanagan Band, groupe folk bien dans ses bottes, avec un petit brin de chanteuse connaissant son sujet. Une voix placée, pas phénoménale (en même temps allez vous démarquer dans ce genre) mais toujours juste et vibrante à intervalles réguliers. De très bons musiciens pour l'accompagner, avec, chose surprenante, la présence d'un violon venant donner une petite touche originale lorsque l'on pouvait l'entendre (balance effectuée un peu vite et mettant trop en avant les guitares, du folk). Le groupe se fait plaisir et se permet quelques incursions dans un registre gitan très réussies. Suffisamment en tout cas pour donner envie à une partie du public de se lever et danser. Le groupe se fait plaisir, nous fait plaisir, et on en vient à regretter que leur set se termine. Mihirangi prend la suite après une période de transition et d'installation interminable. Présentée comme la reine des boucles sonores, elle va vite montrer qu'en effet elle utilise des boucles, beaucoup, alternant instruments et bruitages buccaux. Les boucles sont très bien construites et le résultat assez intéressant par sa richesse. Il est juste extrêmement frustrant pour le public de la voir passer 6 minutes à enregistrer et à préparer une chanson d'a peine une minute et demi. De plus le set a été écourté a cause de la période de réglages. Vraiment pas un groupe de festivals, et c'est dommage. Changement de décor et de scène pour fuir un groupe hip-hop assez basique. On se retrouve en face d'un fan absolu de Joe Satriani (et de la troupe d'astiqueurs de manches assimilés) pour la fin d'un set peu inspiré, trop technique et pour tout dire carrément chiant. Viennent ensuite prendre place Leeroy et Samson. Leeroy est connu comme l'un des tout meilleurs guitaristes du pays (et dans un pays vouant un tel culte à la folk music, ce n'est pas rien) et a connu Samson au cours d'une cure de désintoxication. Les deux étant au fond du gouffre, ils ont décidé de remonter la pente en musique, posant des textes sur leur vécu, nous fournissant une ambiance musicale très sombre, mais remplie d'espoir. Du roots à l'état pur, des émotions a fleur de peau transmises au public, et un jeu de guitare parfait, une très bonne recette. Retour sous le chapiteau principal pour l'un des groupes qui avaient retenu mon attention dans les présentations. Digging Roots est un groupe mené par deux indiens canadiens, Shoshona Kish au chant et Raven Kanatakta à la guitare et au chant, tous deux possédant des organes vocaux impressionnants. Une structure rock/roots avec un sacré caractère soutient le tout. La musique nous porte, donnant la belle part aux voix, quand tout à coup un solo très Zeppelinien sort des doigts de Raven. Une maîtrise de la guitare impressionnante, passant de la folk à l'électrique ou encore sur une guitare à résonateur maniée de main de maitre et m'ayant fait penser un instant à Gary Moore. Un grand moment de musique live, des impros à tout bout de chant, et une constance dans la qualité rarement vue par ailleurs. A coup sur le meilleur moment de la journée. J'ai foncé acheter leur album mais suis au final un peu déçu de ne pas retrouver l'énergie dégagée sur scène.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en voyant arriver King Kapisi sur scène, star du Hip Hop Neo-Zelandais. Au final, il s'est parfaitement adapté à son public et a fourni une prestation très énergique et groovy. Une très agréable surprise pour le coup, et un grand coup dans mes à-priori sur le Hip Hop. Le final pour lequel il a invité 4 ou 5 autres chanteurs sur scène pour des improvisations successives fut très apprécié. Après tout, il y avait quand même un groupe que je connaissais avant de venir et dont je ne voulais vraiment pas rater le concert. Les gars d'Oka se sont forgé une très solide réputation avec leur musique mélange de dance-roots, reggae-dub et jazz organic electro, mais surtout par des prestations scéniques surréalistes. Voir DidgeriStu se démener avec ses platines, une main sur ses boutons, l'autre soutenant son didgeridoo, instrument majeur du groupe, reste une expérience unique. Dès leur apparition sur scène, le public était entièrement acquis à leur cause, les chaises avaient été dégagées, une foule compacte se tenait prête à rentrer dans une sorte de transe musicale, qui allait porter une heure durant cette mer humaine, bougeant et vibrant au rythme de cet instrument si particulier. Un moment de rêve, hors du temps, d'une intensité rare. Les Chocolate Strings ont conclu la journée avec du Dub relativement basique mais remplissant son office à cette heure avancée de la nuit. N'étant pas grand connaisseur de cette musique, je ne détaillerai pas plus. En conclusion une très bonne journée de découvertes musicales et de voyages mystiques. A coup sûr certains de ces groupes recroiseront ma route, et je l'espère, la vôtre...
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20:52 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
dans le mur du son, plus fort que Nouvelles frontières et rock&folk réunis !
:-)
Écrit par : arbobo | 17/06/2010
Répondre à ce commentaireLa musique n'a pas de frontieres...
Écrit par : Tireub | 17/06/2010
Répondre à ce commentaire"de notre envoyé spécial"... :-)
Écrit par : Thomas | 17/06/2010
Répondre à ce commentaireCa avait l'air très sympa en tout cas...
Écrit par : lyle | 17/06/2010
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