Après une première soirée folk plus que réussie, retour le lendemain à la Grande Halle de la Villette pour un programme plus éclectique avec Arto Lindsay, Young Marble Giants et Owen Pallett. "Il faudrait que j'écoute Arto Lindsay avant de venir" se dit-on quelques jours avant le concert, qui devient "il aurait fallu que j'écoute Arto Lindsay avant de venir" juste avant puis "j'aurais vraiment dû écouter Arto Lindsay avant de venir" une fois le concert terminé, ce qui aurait permis d'arriver un peu plus tard et ainsi d'éviter l'une des pires prestations live jamais vues. Musicien américain aux accointances brésiliennes, Arto Lindsay a fondé le groupe no-wave DNA avant de dériver vers la musique sud-américaine. Pour les sons bruitistes de son début de carrière on repassera, on a plutôt droit ici à une bossa-nova d'ascenseur avec synthés type années 80 bien dégoulinants ou piano jazz joliment chiant. Et les morceaux ont beau se finir par un solo de guitare plus rock, c'est insuffisant pour me sortir de l'ennui. Au bout de quatre cinq titres, le cerveau enclenche un processus d'auto-défense et se met en veille, mais les chansons se ressemblent tellement que je ne suis pas sûr d'avoir raté grand chose.
Viennent ensuite Young Marble Giants, avec la curiosité de voir et d'entendre ce que donne trente ans après sa sortie le mythique Colossal Youth, seul album du groupe gallois (tiens je les croyais new-yorkais). On a révisé son classique juste avant de venir, et c'est sans doute là le problème, on a l'impression d'entendre à la note près l'album sur scène. Il est vrai que ce n'est finalement pas une surprise tant la pop minimaliste et métronomique du groupe, marquée par la basse et la boîte à rythme sèche, laisse peu de place à la fantaisie ou à l'improvisation. C'est avec plaisir qu'on écoute les classiques 'N.I.T.A.', 'Brand New Life' et 'Searching For Mr Right' mais les spectateurs néophytes ont l'air de bien s'ennuyer (on voit mal YMG déchaîner les foules de toute façon). Impressions mitigées au final, mais l'on ne venait pas spécialement pour eux de toute façon (contrairement à une bonne partie du public qui quittera les lieux au cours du concert de Pallett).
Enfin, place à Owen Pallett qui vient présenter sur scène son Heartland, premier album sous son nom après deux disques de Final Fantasy. Premier regret, la formation est réduite, Owen au violon et clavier plus un batteur/guitariste (la guitare étant souvent inaudible sous les couches de samples de violons), point. Un peu court pour rendre de la meilleure façon possible la richesse des arrangements et de la production de son dernier disque, enregistré avec l'orchestre symphonique de Prague. Logiquement les anciens morceaux (auxquels Owen laisse une large place) s'en sortent donc très bien, comme 'Many Lives -> 49 MP' ou 'This Is The Dream Of Win & Regine', qui nous rappelle quelqu'un, comme la phrase "my body is a cage" sur 'Keep the Dog Quiet'; un quelqu'un qui sera réclamé en backing-band quand Owen demandera au public s'il a des questions à lui poser (réponse: vous n'auriez pas pu vous les payer!). L'autre regret sera le manque de communication (à part cet épisode) entre Owen et le public, avec des enchaînements très rapides entre les morceaux et des "thank you" assez laconiques lâchés au moment où l'on doit applaudir (quand il n'enchaîne pas carrément deux titres sans temps morts). Bon, on ne va quand même pas trop faire le difficile, la prestation d'Owen Pallett sera de qualité et on entend avec grand plaisir les 'Lewis Takes Action', 'E Is for Estranged' ou encore 'Lewis Takes Off His Shirt' en clôture avant un rappel de trois titres. A revoir avec une formation plus fournie, même s'il y a peu de chances que ça soit le cas par chez nous. Fin de festival pour ma part, qui continua sans moi toute la semaine dernière avec Atlas Sound, Polvo, Wolf Eyes, Acid Mothers Temple, Oneida ou encore Fuck Buttons
Erwan
http://www.myspace.com/owenpallettmusic |
19:11 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Il n'était que deux à Coachella, pas de jaloux.
Par contre il avait l'air tout heureux sous le soleil californien. Au point d'entendre très souvent son rire... particulier. Pas d'éclats de rire chez vous ?
Écrit par : pommedepin | 07/06/2010
Répondre à ce commentaireNon seulement tu ne vas pas être viré mais en plus, je ne serais pas étonné que tu sois augmenté :-)
Écrit par : Thomas | 07/06/2010
Répondre à ce commentaireLa grande halle, je crains que ce ne soit beaucoup trop vaste pour la musique des Young Marble Giants... J'ai du mal à les imaginer ailleurs que, genre, dans le petit théâtre de "Eraserhead" (avec la Dame dans le radiateur en guise de "chauffeuse de salle" ;DDD)
Écrit par : Dahu Clipperton | 07/06/2010
Répondre à ce commentaire@pommedepin: Ah non, pas de rires, vraiment le minimum syndical niveau interaction avec le public :-(
@Thomas: o/ :D
@Dahu Clipperton: Oui ,leur musique n'est clairement pas faite pour les grands espaces (faudrait que je (re?)vois Eraserhead pour saisir l'allusion ;-)
Écrit par : Erwan | 08/06/2010
Répondre à ce commentaireArf mon bonhomme victorieux a perdu un bras ^^
Écrit par : Erwan | 08/06/2010
Répondre à ce commentaireAllez hop, je suis grand prince, 50% d'augmentation.
Quoi, 50% de rien, ça fait toujours rien ? Ah oui, tiens...
Écrit par : lyle | 08/06/2010
Répondre à ce commentaireJe l'avais vu dans une toute petite salle. Il était impressionnant, mais un peu diva capricieuse à fleur de peau quand même. Il s'est barré alors qu'il allait commencer son rappel, terrifié par un bout de papier qu'on lui avait jeté. Il a pas arrêté de se plaindre d'un "day off", et ainsi de suite. J'étais un peu déçu.
Mais il reste capable d'offrir quelques moments de grâce sur un concert. C'est déjà pas mal.
Écrit par : Nathan | 08/06/2010
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