Kyte - Dead Waves
Label : Ryko Sortie : 01/06/10 Format : CD Disponible : Partout | La plupart du temps on sait à qui est destiné un disque à la première écoute. Aux lecteurs assidus de Pitchfork. Aux jeunes indie kids à mèche qui lisent le NME. A l'amateur de post-rock dépressif. On n'essaiera pas de faire une liste exhaustive, le nombre de niches musicales (et de clichés...) est de plus en plus impressionant. Et si l'appartenance à un genre précis peut se révéler pénalisante dans l'optique de toucher le plus grand public, elle a le mérite d'assurer une certaine reconnaissance voire un succès d'estime parmi un public restreint mais fidèle. Tout le problème pour Kyte risque justement d'être enfermé dans une niche, l'electro / shoegaze qui ne correspond que très superficiellement à leur nouvel album Dead Waves et risque de leur fermer bien des portes. Car soyons clair, nous sommes là ni plus ni moins face à un album de... pop ! Certes, on pense à certains moments aux tenants d'un shoegaze partiellement synthétique aux ambiances vaporeuses comme Keith Canisius, en particulier sur 'The smoke saves lives' ou 'Like she said'. A d'autres, plus dansants comme 'Fakes handshakes, earnest smiles' ou 'You're alone tonight', on pense aux rythmes et aux textures d'un Port-Royal qui aurait pris des cachets qui donnent le sourire et se serait mis à chanter joyeusement. Mais il y a toujours ce désir premier d'écrire des chansons et de ne pas utiliser les expérimentations sonores dans un but purement onaniste mais pour enrichir la mélodie. Et en cela, le groupe n'est pas sans rappeler Long-view, grand pourvoyeur de pop épique nimbée de shoegaze, faussement rangé dans les suiveurs de Coldplay alors nombreux, sur la seule fois d'un single ressorti 5 fois par la maison de disque. Or des titres comme 'Ihnfsa' ou 'Fear from death' pourraient très facilement être le 'Further' de Kyte si on lui en donnait la chance, capable de toucher le plus grand nombre sans jamais renier une certaine ambition artistique. Des chansons entraînantes et faciles à reprendre mais jamais racoleuses. Flirtant avec la new-wave (très sensible sur 'Ihnfsa') mais sachant ne jamais franchir la limite de l'imitation stérile et du mauvais goût. Et une évidence de nous saisir : Dead Waves n'est absolument pas un album de genre mais à la fois un bon disque de pop et un bon disque de vulgarisation, ce qui frustrera sans doute les amateurs de musiques un peu pointues mais aurait tout pour plaire à un auditeur occasionnel (ceci fut testé en laboratoire) qui n'aura malheureusement sans doute jamais l'occasion de la découvrir au vu de la petite distribution de l'album.
lyle
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17:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
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