Il va être impossible cette fois de continuer cette blague récurrente des live reports de DLMDS qui est de se plaindre, puisque le concert commence et se termine à un horaire raisonnable ! Oui, incroyable, je vous l'accorde, mais vrai. Il ne fait pas non plus trop chaud et le nombreux public se comporte correctement. Mais où va le monde ? Tout au plus jugera-t-on que le son était un peu fort...
Un chanteur guitariste en chemise colorée qui en fait des caisses, une bassiste en petite robe noire qui se déhanche plus ou moins adroitement, un guitariste appliqué... non vous ne rêvez pas, Here We Go Magic a tout du petit groupe de province (ou de quartier, ne soyons pas sectaire) qui joue à la fête de la musique. Mais vu qu'il s'agit d'un groupe bénéficiant d'un honnête petit buzz et venant de loin pour jouer à la Maroquinerie, on est en droit d'espérer que le quintet canadien nous propose quelque chose de musicalement intéressant. Malheureusement, il n'y aura rien d'entraînant, d'excitant ni même d'expérimental dans leur bien trop longue « performance ». Car si on ne peut que se féliciter de voir un groupe sortir des sentiers battus et ne pas se contenter de rester dans un courant bien défini, on ne peut l'excuser de nous présenter quelque chose qui ne va nulle part, qui ne parle ni au coeur, ni au cerveau, ni même aux oreilles (ou à aucun des autres sens). On pense aux Cooper Temple Clause mais sans le groove. Sans rien, donc.
Les New Pornographers (nom on ne peut plus mensonger tant il n'y a rien de nouveau ou de pornographique chez eux) ont décidé de mettre le feu ce soir en commençant par le 'Moves' qui débute (et est largement le meilleur titre de) leur nouvel album Together dont on parlera des choses qui nous y ont déplu un autre jour. Le ton est donné : assister à un concert des NP c'est un peu remonter 40 à 50 ans en arrière, à coup de rock 60's et de power-pop 70's. Inutile d'espérer une quelconque originalité mais si vous aimez les Beatles, Byrds, Big Star... et que vous avez envie d'un moment fun et sans prétention, c'est parfait. Un frontman charismatique, des choeurs bien foutus et des mélodies entraînantes, tout est parfaitement au point et s'enchaîne avec entrain, avec juste quelques petites pauses humour de temps en temps (quoi les Français connaissent Dylan ! ainsi qu'un petit passage sur notre Johnny national). On aura ainsi droit à de nombreux « classiques » du groupe ('Challengers', 'Twin Cinema', 'The Body says no', 'My rights vs yours', 'The Bones of an idol') souvent reçus avec ferveur par des fans nombreux et conquis et à une grosse partie du nouvel album ('Crashyears', 'Up in the dark', 'Sweet talk, sweet talk', 'A bite out of my bed', 'Your hands (together)'...). L'occasion est bonne de découvrir ces titres sous un nouveau jour, plus rythmé mais surtout plus cohérent, l'impression de collage maladroit laissé par les versions disques disparaissant tant sur scène on n'est plus face à un super-groupe mais bien un combo soudé derrière A.C Newman. Le seul problème est finalement qu'il n'y a pas suffisamment de variété (et une poignée de titres franchement faiblards) pour retenir l'attention sur une vingtaine de morceaux et presque une heure et demi. Très rares sont les groupes capables de passionner sur une telle durée et les New Pornographers feraient mieux, comme pas mal d'autres réduire un peu la durée de leur set pour le rendre plus nerveux. Le mieux reste parfois l'ennemi du bien, on nous l'a encore prouvé ce soir. lyle
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10:46 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
J'hésitais à aller les voir. Le compte-rendu me donne envie. Parce que la chronique exprime très bien ce que les disques m'inspirent également : ça ne nous rendra pas le Congo, sûr; mais, diable, parfois, on ne crache pas sur des choses bien simples et bien connues quand elles sont si bien faites...
;-D
Écrit par : Mmarsupilami | 30/05/2010
Répondre à ce commentaire"ça ne nous rendra pas le Congo"
si on veut un exemple de la supériorité de l'humour belge sur le notre, en voilà un que je ne suis pas près d'oublier ^^
Écrit par : arbobo | 30/05/2010
Répondre à ce commentaireEn fait je dirais que ça doit être un groupe parfait pour un set de 3/4 d'heures à un festival entre 18 et 20h...
Écrit par : lyle | 30/05/2010
Répondre à ce commentaireExact, Lyle. J'ai bien compris ton avis que c'était trop long et le partageais déjà anticipativement : je ne crois pas que je tiendrais pendant 20 morceaux. "Le partageais" à l'imparfait, car je n'irai pas voir les Ponrographers pour la bonne raison que, contrairement à mon idée lors de mon premier "post", ils étaient chez nous avant d'aller chez vous.
;-DD
Écrit par : mmarsupilami | 30/05/2010
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