album157-rod jones-a sentimental education : Dans le mur... du son !

Rod Jones - A Sentimental Education

Label : Borough

Sortie : 26/04/10

Format : CD

Disponible : Import

Hasard du calendrier, c'est à peu près au même moment que la sortie de la compilation The Collection et que l'annonce de la mise en pause, après une dernière tournée, d'Idlewild, que son guitariste Rod Jones sort son premier album solo, A Sentimental Education. Pas forcément une surprise, vu que son leader Roddy Woomble en a déjà, lui, sorti deux (même si le deuxième porte aussi les noms de Kris Drever et John McCusker), mais quelque chose qui attise la curiosité, étant donné que le Rod fait parti des guitaristes les plus frénétiques et excitants de sa génération.

Et on est donc un peu déçu de tomber sur un album de... folk ! Eh oui, comme 90% des projets solos depuis des années, A Sentimental Education tire dans le genre le plus galvaudé du moment, celui dont on ne sait plus quoi faire des innombrables (et souvent médiocres) albums qui sortent chaque semaine. On aurait aimé qu'il fasse autre chose que son leader (et pourquoi pas un album de guitare) mais bon, on va quand même lui laisser une chance. Et il faut dire qu'il passe plutôt bien ce A Sentimental Education. Il ne révolutionne rien mais respecte le genre avec une jolie candeur et un enthousiasme assez communicatif.

D'abord parce que le bonhomme est un sacré guitariste, capable d'exceller aussi bien sur des morceaux enlevés et fun ('Sing Your Praises' ou 'A Pirate Song') que sur les titres plus lents et introspectifs ('No Sound' ou 'Broken Flowers'). On passe ainsi d'un folk très profondément britannique (le traditionnel 'Black is The Colour' mais aussi des compositions personnelles comme 'Wonderful' ou 'Paint The Sky') à une indie pop très américaine, où l'on retrouve l'influence de REM, déjà très prégnante chez Idlewild (en particulier 'Sing It Alone' et 'Past Passes By'). Tout cela n'est pas franchement neuf mais offre 12 compositions de qualité, délicates et plutôt inspirées.

Et puis on lui découvre de jolies qualités de chanteur et on est même parfois surpris de retrouver les intonations assez particulières de Roddy dans le chant, mais après tout, l'habitude de faire les choeurs dans son groupe explique sans doute cela et le côté plus mélancolique de la diction a un charme certain. Là aussi, on ne tape pas dans une originalité folle mais dans la sincérité et le plaisir. Celui de faire un album anecdotique mais bien agréable, fait par des copains (enregistré dans le studio des Manics, mixé par Dave Eringa...), qui réchauffe le coeur et offre un fort bon moment. Et c'est déjà pas mal.

lyle