And So I Watch You From Afar - The Letters EP
Label : Smalltown America Sortie : 08/02/10 Format : CD Disponible : Import | Les irlandais de And So I Watch You From Afar nous avaient surpris l'an dernier avec un premier album aussi attachant qu'imparfait. Loin d'abuser des codes en vigueur dans le post-rock, ils avaient su apporter un certain vent de fraîcheur même si des maladresses empêchaient d'en faire une nouvelle référence et un de ces disques que l'on ira se réécouter régulièrement pendant des années. Le problème étant maintenant de voir si le groupe est capable d'évoluer et pas, comme tant d'autres groupes prometteurs dans le genre de sombrer dans la redite (n'est-ce-pas Russian Circles ?) et la monotonie. Première réponse avec un quatre titres, The Letters EP, dont la sobriété de la pochette tranche fortement avec les précédentes. Signe d'une profonde transformation ? Pas vraiment, même si l'intro très heavy metal de 'S is for Salamander' nous fait un moment envisager (craindre ?) un virage un peu dangereux. Mais en fait pas du tout : un bref moment de répit et on est parti dans ce que le groupe fait de mieux, de la musique instrumentale quelque part entre Mogwai et Isis, avec des guitares particulièrement mordantes et des passages calmes réduits à la portion congrue (voire inexistants), ce qui n'était pas le cas sur l'album. Pas que les morceaux manquent de changements de rythme, non, plutôt qu'on passerait de speed et heavy à très speed, saccadé et violent. Car la principale caractéristique de cet EP serait d'être tout le temps à fond à fond à fond (bon allez, 'D is for Django the Bastard a deux premières minutes pas trop frénétiques). Une attitude que l'on qualifierait volontiers de punk si ce mot avait encore un sens. Les guitares sont martyrisées dans tous les sens (mention spéciale pour 'B is for B-side', et pas que pour son titre) au point de rendre l'écoute difficile par moment. Et à chaque fois qu'on a l'impression de retomber sur une structure familière (c'est le cas au milieu de 'K is for Killing Spree (an ode to)), le groupe repart avec entrain dans un extrémisme sonore certes courageux mais pas toujours très agréable. Bon, les gars, sur 15/20 minutes ça passe, mais à ce rythme là, sur la durée d'un album, c'est le bac à graviers assuré.
lyle
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17:32 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je les ai vus en concert il y a deux mois et ce que tu subodores dans ton papier est alors éclatant : énorme virage vers le hardcore, violence extrême, surspeed intégral. Au point que, si je n'avais pas su que c'était eux, je ne les aurais pas reconnus. Question : même si la ligne musicale suivie n'est certes pas identique, vont-ils suivre un chemin semblable à celui de 65daysofstatic, les faisant évoluer de mutation en mutation vers un domaine de plus en plus éloigné du post-rock? Live, ils font le même grand écart qu'un autre groupe que j'aimais beaucoup : Aereogramme...
Écrit par : mmarsupilami | 24/05/2010
Répondre à ce commentaireEt pour compléter le commentaire, je suis plutôt favorable à ce genre d'évolution, là où nombre de groupes de post-rock se noient dans la mélasse ronronnante...
Et tu as raison aussi : tant que cela reste supportable!
Écrit par : mmarsupilami | 24/05/2010
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