The Dead Weather - Sea Of Cowards
Label : Warner Sortie : 10/05/10 Format : CD Disponible : Partout | Il y a des gens comme cela, qui ne savent pas s’arrêter, qui lorsqu’ils sont pris par leur folie créatrice n’arrivent pas à s’en sortir, et produisent encore et encore. Jack White est de ceux-là. Le fait est que le bonhomme a une capacité énorme à pondre des albums de très bonne facture, les uns après les autres. C’est ainsi qu’on le retrouve en compagnie de ses acolytes de The Dead Weather, Alison Mosshart (The Kills), Dean Fertita (Queens Of The Stone Age) et Jack Lawrence (The Raconteurs) un peu moins d’un an après la sortie du premier album de ce « super groupe », le plutôt réussi Horehound. Depuis cette sortie, ils n’ont pas arrêté entre promotion de l’album et tournée. Et voilà qu’ils nous sortent du nouveau matériel, dans la lignée directe de ce qu’ils font depuis un an. Le groupe a clairement gagné en cohésion et en émulation au cours de leur tournée et livre un album compact et homogène là où son prédécesseur présentait quelques lacunes et ventres mous. Ils développent encore et toujours plus ce style Heavy Blues qu’ils affectionnent, ajoutant encore de la richesse dans leurs compos. Les quelques craintes de voir leur rage et l’urgence de leur son affaiblis par cette année sur la route sont vite dissipées dès le premier morceau. Le son est lourd, prenant, rugueux et envoie régulièrement des claques à l’auditeur. On a du rock, du vrai, fiévreux et qui sent la sueur, celui qui vous prend, vous retourne et vous envoie des décharges d’adrénaline à répétition. Alors c’est sûr, ce genre de ficelles a déjà été utilisée, et on reconnaitra ici et là les influences de Led Zep ou encore des Stooges, mais qui viendrait s’en plaindre ? On connaissait déjà le penchant de monsieur White pour ce style, rien de bien étonnant là-dedans. On retiendra l’entrée en matière lourde de 'Blue Blood Blues' qui pose les bases et lance l’état dans lequel l’album va nous porter. Au moins, ils annoncent la couleur. Si vous n’accrochez pas sur ce morceau, pas vraiment la peine d’aller plus loin. En revanche, si vous vous laissez porter dans cette chaleur, elle ne va plus vous lâcher avant le 'Old Mary' venant relâcher la pression en fin d’album. Entre temps vous aurez pris dans les tripes de nombreux coups, notamment lors de 'I’m Mad' où Alison s’en donne à cœur joie, ou encore un 'Gasoline' et son déferlement de notes. Seul point noir pour moi, le penchant de l’homogénéité de l’album, l’absence de titre phare se démarquant clairement des autres et single en puissance. White nous avait habitués à en mettre un par album ('Treat Me Like Your Mother' pour Horehound ou encore 'Steady, As She Goes' sur le Broken Boy Soldiers des Raconteurs) et j’avoue avoir été un peu déçu de ne pas en trouver un sur ce disque. Vous savez, ce genre de titre qui vous fait revenir sur un cd que vous n’écouteriez pas forcement sans lui. Nous avons ici un pavé tournant très bien d’une traite, et qui passe très bien après Horehound. Les deux disques se complètent vraiment bien, leurs titres pouvant être interchangés. C’est là que le bât blesse, on a parfois l’impression de se retrouver dans Horehound, que ce soit sur certains riffs ou même certaines paroles qui reviennent, des intonations sonnant exactement pareil. Toujours le même problème, est-ce que l’on préférerait que le groupe se renouvelle ou continue à produire de bons albums dans la lignée des précédents ? En conclusion, un opus qui tient bien la route mais qui n’apporte pas grand-chose de nouveau, qui plaira surement aux personnes ayant aimé le premier mais a peu de chance de rallier de nouveaux adorateurs. Quatre excellents musiciens qui officient dans leur style de prédilection, ni plus ni moins.
Tireub
|
19:01 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Bel article !
Pour moi c'est une redite en moins bien. Ce qui était souvent le cas des groupes des 7Os que Dead Weather vénère, ils s'empressaient d'enregistrer un second album décevant pour honorer leur contrat. Je me demande si ce n'est pas volontaire :-)
Écrit par : Thomas | 19/05/2010
Répondre à ce commentaireMerci
Pour le coup de la redite, c'est exactement ce que je me suis dit apres la premiere ecoute. Mais au fil du temps, l'album penetre vraiment bien. Et je ne saute aucune chanson, ce qui n'est pas le cas pour Horehound.
Écrit par : Tireub | 19/05/2010
Répondre à ce commentairebienvenue dans le club, tireub :-)
je suis d'accord avec toi, on a d'abord la déception de la redite, mais l'album est très homogène comme tu dis bien
Écrit par : arbobo | 19/05/2010
Répondre à ce commentaireBizarrement, j'aimais déjà beaucoup Horehound, et j'aime encore plus celui-ci. De la même manière, je préfère très nettement le second Raconteurs au premier. Comme si, après le round d'observation, les choses sérieuses commençaient avec le deuxième album. Le premier Raconteurs, le premier Dead Weather, étaient comme des exercices de style ; là, c'est un vrai album, infiniment cohérent et homogène. Alors, oui, (presque) tout était déjà dans Horehound, mais j'ai le sentiment, à l'écoute, que le groupe se lâche encore plus ici, et que Dean Fertita y a encore plus sûrement trouvé sa place...
Écrit par : Ska | 20/05/2010
Répondre à ce commentaireLes commentaires sont fermés.