Fort bonne idée ma foi, que de présenter aux parisiens trois jeunes groupes s'étant fait remarquer aux dernières Transmusicales. Arriveront-ils à convaincre un Point FMR vite comble ?
Difficile à dire dans le cas du quatuor rennais Nimh. Les voix sont agréables, le groupe se donne bien sur scène mais la musique et les chansons sont par trop oubliables. Naviguant à vue, il mélange rock psyché, new wave voire post-rock et électro-rock dans un joyeux désordre et ne semble pas encore avoir totalement trouvé son propre son. Reconnaissons-lui néanmoins le courage d'avoir choisi, contrairement à des tonnes de groupes actuels, de ne pas se placer confortablement sur une des autoroutes musicales du moment pour chercher sa propre voie et attendons de voir où ce chemin le mènera.
Le problème ne se pose pas de la même façon pour les New Politics qui viennent après en misant tout sur l'efficacité au détriment de la moindre originalité. Avec son batteur au rythme endiablé, son guitariste peroxydé semblant échappé d'un groupe de pop/punk californien et son chanteur branché sur le 220, le combo danois fait penser à un mélange des Fun Lovin' Criminals et des Beastie Boys qui chercherait à retrouver la recette du duo Run DMC / Aerosmith : ça saute dans tous les sens, ça groove plutôt bien (et c'est de la part de quelqu'un dont c'est pas la tasse de thé...), ça hurle des mantras bien naïfs ( de mémoire "revolution is the only solution" ou "we are the new generation, we have to rebuild the nation") qu'on tente de faire reprendre à un public facilement consentant, ça use de riffs bien gras et bien éculés... mais ça réussit à mettre la salle en liesse. Alors oui, c'est cliché au possible, en particulier le frontman qui semble avoir avalé le guide des moves pour rockers. Oui tout semble affreusement calculé et factice, du petit problème technique du guitariste permettant au chanteur de faire son petit numéro de slow motion jusqu'à la pseudo-tentative de gratter un morceau de plus qui se révèle être... 'Yeah Yeah Yeah' leur hymne punk bien entendu prévu sur la setlist. Mais ça fait un putain de show rock qu'on imagine bien, avec l'aide d'un label / management efficace, revenir rapidement dans des salles bien plus grandes. Pas sûr par contre qu'on ait envie d'y être...
Pro et classique seront aussi des qualificatifs qu'on ressortira facilement pour The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads, groupe le plus expérimenté du lot qui conclut naturellement la soirée. Mais la différence sera que le groupe semble beaucoup plus sincère et authentique que ses prédécesseurs sur la scène. Comme pas mal d'autres groupes français en ce moment, on revisite les années 60 et 70 des Beatles aux Byrds en passant par des tas d'autres influences toujours très recommandables. Les mélodies sont impeccables sur les morceaux les plus pop. Ca balance bien sur les titres lorgnant vers le rock psyché tout en n'hésitant pas à aller jeter un coup d'oeil vers un folk de hippies. Les harmonies vocales sont impeccables. Tout le monde met une bonne énergie et une joie assez communicative à jouer ce soir, ce qui permet de passer un fort bon moment, juste un peu tempéré par l'impression d'avoir vu pas mal de trucs comme ça ces derniers mois. Et si le groupe se verrait sans doute bien en Arcade Fire à la française, il se montre quand même bien trop revivaliste pour convaincre totalement dans un tel rôle.
lyle
http://www.myspace.com/handsbewitched |
18:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
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