Dans le mur... du son !

Petit aparté inaugural (oui, je suis comme ça moi : je fais des apartés au début) : pour une fois, vous noterez qu'on n'avait pas oublié l'appareil photo. Je vous demanderai même d'applaudir ma femme, qui excelle dans cet exercice (la photo, pour penser à prendre l'appareil elle est objectivement moins forte). Par contre, comme tout ne pouvait pas se passer aussi facilement, nous sommes arrivés très en retard et avons totalement loupé la première partie. J'interdis à quiconque de dire que je l'ai fait exprès (même si je n'étais pas mécontent).

Nous avons donc salué quelques personnes et filé direct assister au concert de The Rodeo, concert que nous attendions avec impatience mais pour deux raisons radicalement opposées : ma moitié est fan ; moi, beaucoup moins. Et bien entendu, elle espérait me faire réviser mon jugement (alors qu'étrangement je n'avais pas le même espoir), ce qui n'aurait rien eu de bien difficile tant il est connu, reconnu et démontré que je suis un garçon très influençable (surtout par les femmes... et entre la mienne, sa meilleure amie et The Rodeo elle-même, impossible de ne pas me dire que le paquet avait été mis pour me convaincre de faire entrer Music Maelström dans ma liste d'albums de l'année).

(petit aparté à la mi-temps : j'ignore pourquoi je suis incapable d'écire des report live sérieux)(c'est une grave pathologie, j'en ai conscience)

Pourtant, en dépit de louables efforts et d'un certain nombre de sourires charmeurs, je suis resté un peu mitigé. Moins qu'à l'écoute de l'album (pas mauvais, du reste), car en live la séduction opère toujours à plein régime. Il y a chez The Rodeo une forme de distinction, d'élégance discrète, qui embrassent immanquablement le spectateur. Lorsqu'elle entonne 'If I Had a Hammer', par exemple, je ne suis pas étonné de voir tous les vieux fan de folk autour de moi opiner du chef d'un air entendu ("C'est bon les gars - c'est une vraie"). Seulement voilà : si l'on osait la formule craignos (rassurez-vous je vais oser) on serait tenté de dire que c'était un peu comme... une Clio. Elle a tout d'une grande, mais tant qu'à faire je préfèrerais toujours rouler en Porsche.

(n'y voyez pas une quelconque remarque misogyne - quelle horreur - je parle bien entendu de musique)

En d'autres termes : les chansons sont bonnes, l'interprétation est impeccable, la présence indéniable... mais tout cela est encore un peu trop appliqué pour convaincre à 100 %. A l'image d'un jeu de scène quasiment inexistant, on ne peut pas dire que la prestation ait été débordante de fantaisie, à part sur le dernier morceau ('Cha Cha Cha') et la toujours excellente 'Love Is Not on the Corner' (en rappel). A la limite, la folie (raisonnable) est plutôt venue du public, lorsqu'il s'est pris à entonner un bon anniversaire de circonstances. Le reste du concert était plutôt sage et mignon, ni vraiment déchirant sur les ballades (pourtant Dieu sait qu''I'm Gonna Leave You' s'y prête), ni vraiment remuant sur les titres les plus enlevés (qui ne représentaient de toute façon qu'une portion congrue de la set-list).

Ce n'était pas mauvais, pourtant. N'allez pas croire. C'était même, globalement, plutôt bien. Un concert pour gens assis, qui ne manquèrent d'ailleurs pas de s'asseoir. Le genre de chose qui me laisse toujours un peu perplexe lorsque l'on n'est ni à un concert de variété ni à l'école.

Thomas

http://www.myspace.com/iamtherodeo