Dans le mur... du son !

Label : Un je ne sais quoi

Sortie : 27/01/10

Format : MP3

Disponible : Partout

Il y a plusieurs façons de s'inspirer de groupes classiques comme les Beatles, les Byrds ou les Kinks. On peut n'en avoir retenu que l'immédiateté des mélodies et essayer, comme les frangins Gallagher, d'y ajouter une tonne de morgue pour en faire des hymnes pour stade. On peut s'être focalisé sur la perfection simple des harmonies et l'avoir prise pour de la joliesse, produisant alors des ballades pop creuses et mièvres (n'est-ce pas Travis ?)

Heureusement, il y a aussi des groupes comme les tourangeaux de Moonjellies qui font preuve d'une bien plus grande sensibilité et d'une vraie capacité à apprendre du passé pour nous proposer un beau disque de pop intemporelle. Alors soyons tout de suite clair : Inner anger, feather ne révolutionne en rien un style de musique vieux de plus de 40 ans. Mais il fait preuve d'une telle grâce et d'une telle classe qu'il est impossible de le lui reprocher. Et s'il est parfois comme une plongée dans le passé, il est aussi d'une fraîcheur très agréable, tant ses mélodies et harmonies surannées sont loin des préoccupations soniques souvent bien vaines des groupes actuels.

A chaque fois que les Moonjellies reviennent sur la platine (et c'est souvent !), ce drôle de paradoxe : impossible de se souvenir parfaitement d'une chanson avant qu'elle ne passe et pourtant, lorsqu'on l'entend, elle semble incroyablement familière, laissant l'impression qu'on l'a toujours connue, qu'on a vécu avec depuis des années. Contrairement à tant de groupes contemporains qui semblent croire qu'il suffit de multiplier les apparitions du piano, du violoncelle, du violon, du tambourin... pour réussir une orchestration, le quatuor sait se concentrer sur la base guitare / basse / batterie pour mieux surprendre et enchanter en plaçant les autres instruments au moment opportun et sans en abuser.

Et puis il y a ce chant, fluide, légèrement détaché. Rarement un chanteur français aura maîtrisé la langue anglaise avec une telle maestria, donnant un côté doucement nostalgique, pas sans rappeler les irlandais de Revelino ('Stars above you' me fait immanquablement penser à 'Happiness is mine', pas tant que les chansons se ressemblent mais qu'elles évoquent le même univers). En fait, on a à la fois du mal à croire que cet album n'a pas été enregistré il y a bien longtemps et qu'il n'est pas enregistré juste à côté. Et son seul défaut restera finalement de ne proposer aucun "tube" qui l'élèverait au rang d'indispensable.

lyle

http://www.myspace.com/themoonjellies