Dans le mur... du son !

Avec une affiche pareille on serait venu même pour plus cher, et sans appréhension. Déjà parce que Clapping music produit peu, mais avec constance et intégrité depuis désormais 10 ans. Bon anniversaire et ne lâchez pas l'affaire :-)

Centenaire ouvre le bal, orgue antédiluvien, mailloches pour le batteur, on sent rapidement que ceux-là ne laissent pas grand chose au hasard. La batterie est lourde mais sait rester en retrait, les premiers morceaux sont très rythmiques et un peu dissonants, l'ambiance est posée, toute en profondeur. Sans avoir en détail les disques en tête, on n'avait pas anticipé le côté new wave qui se dégage du groupe ce soir, alors que le côté psyché qui revient au galop par instant faisait partie du contrat. Le tout manque un poil de folie mais c'est réellement bon, surtout lorsqu'ils s'emballent dans les tempo rapides. On est dedans, on se fait plaisir, et ce n'est que le premier tiers de la soirée !

A ce train là Yeti Lane n'aura pas le temps de faire un deuxième album, dont les morceaux sont pourtant prêts, visiblement. Les ex acolytes de Cyann et Ben ne sont plus que deux. Mais vu la beauté de leur son et le bordel qu'ils réussissent à mettre, c'est très suffisant. Les nouveaux titres sont plus radicaux, et plus seventies, que leur album. Même si un côté pop songs vient parfois adoucir le propos, le concert est d'une grande unité et d'une belle densité. On savoure cette intro à la Kraftwerk, on plonge dans cet hommage indirect à New Order. On trépide avec leurs rythmiques lourdes, et on savoure un son vraiment costaud. Quant-au final d'anthologie, ce 'Lonesome George' déjanté, il a laissé plus d'une bouche ballante.

Le groupe des frères Virot était la tête d'affiche et reste l'une des valeurs à suivre en 2010. Le show confirme un peu nos craintes, le son du groupe est très complexe et bourré d'ambiguités difficiles à gérer sur scène. François à la batterie et au chant, se donne tout entier, il resplendit de plaisir et d'énergie. On suit, et on mesure mieux combien la référence récurrente à Deerhoof est pleinement justifiée. On ne s'attendait pas à ce que tant de morceaux reposent à ce point sur la basse, et on est un peu frustré que le clavier ne soit pas plus mis en avant. Mais on retrouve là la difficulté de faire passer sur scène un son compliqué. Le groupe dégage une énorme énergie, communicative. Les visages réjouis accompagnent des corps qui ondulent de plus en plus. Le tubesque 'One On One' arrache spontanément des hourra à la salle conquise. Avec Clara Clara, François Virot et sa bande tiennent un pari difficile, audacieux. Visiblement le public leur en sait gré.

Ce soir tous ceux qui n'ont que Berlin ou Londres ou Brooklyn à la bouche n'ont plus qu'à tourner sept fois leurs doigts dans leur cul avant d'écrire :-p

Arbobo

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http://www.myspace.com/centenaire

http://www.myspace.com/yetilane

http://www.myspace.com/claraclaraband