Dans le mur... du son !

Label : autoproduction

Sortie : janvier 2010

Format : CD / MP3

Disponible : demander leur !

A quelqu'un qui ne suivrait l'actualité musicale de ces derniers mois que par l'intermédiaire des médias généralistes (mais qui lirait DLMDS, oui ce serait assez paradoxal quand même...) et qui se désolerait en entendant parler de choses aussi médiocres que les Plastiscines, Izia ou Gush on dirait volontiers : non le Rock Français n'est pas mort, il se porte au contraire très bien. Il suffit juste d'aller fouiller ailleurs (ici ou là, par exemple) pour s'en convaincre et découvrir des artistes d'un tout autre calibre.

Prismo Perfect est donc un trio brestois qui fait du rock. Du vrai. Du qui sent la crasse, la testostérone et la bière chaude (quoi, je recommence avec les clichés ? Vous êtes sûrs ? Bon, promis, demain j'arrête). Du qui n'a pas besoin d'un producteur ronflant et d'un son léché mais dont le principal ingrédient est la passion. Du qui donne envie à vos gambettes de sauter partout dans la pièce et à vos poumons de s'exploser en beuglant avec eux.

Alors certes, il n'y a pas un gramme de nouveauté dans les cinq titres qui composent ce Out of Nowhere, mais franchement on s'en fout du moment qu'il y a une telle efficacité. Dans le shaker il y a des rythmiques post-punk, des riffs garage, une batterie bien speed, des "woo hoo" très pop-punk... et le dessert obtenu à un franc goût de revenez-y souvent. D'autant que le chant déterminé de Matt Venot et la production faite maison (mais surtout pas lo-fi ou crade) donne à l'ensemble un supplément d'âme.

Et au milieu de l'alignement de tubes potentiels ('Summer in the Kitchen' en particulier mériterait de cartonner), un instrumental montrant tout ce que le groupe a encore à nous offrir : 'Dead Shadow' commence par une minute noire, puissante et violente centrée autour de la batterie pour enchaîner par des guitares lumineuses dignes des meilleurs groupes de post-rock puis par des lignes très math-rock. Moins direct que les quatre autres morceaux, mais très prometteur. En 15 minutes, Prismo Perfect nous propose plus que tous les branleurs présents dans tous les magazines réunis, alors il serait vraiment dommage de passer à côté. 

lyle