Joli double programme ce soir au Café de la Danse puisque ce sont deux noms très présents dans les gazettes (à défaut de l'être dans les hits parades) qui se partagent l'affiche. Le public assez nombreux ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Il y a toujours une forte appréhension à assister à un concert de quelqu'un dont les disques nous ont laissé froid : peur de s'ennuyer, ou pire encore de trouver ça insupportable sur scène. Et au milieu de l'abondante production actuelle de voix féminines, Scary Mansion m'avait laissé pour le moins indifférent. Accompagné d'un bassiste et d'un batteur, Lea Hayes arrive, plutôt mutique, avec ses hauts talons, sa veste blanche et ses longs cheveux presque noirs, cachant parfois son visage. Elle paraît bien fragile et les deux premières minutes du premier morceau font craindre le pire : du sous-Cat Power. Heureusement dès le morceau suivant, le batteur comme pris d'hystérie tape frénétiquement sur ses caisses (il fera d'ailleurs le spectacle tout au long du set), la demoiselle se met à s'agiter (contrairement à sa soeur er choriste Vanessa dont les seuls mouvements seront des allées et venues suivant la nécéssité de sa présence) tandis que le rythme s'accélère et que le chant perd ses gimmicks Chan Marshalliens pour devenir plus supportable. Les titres s'enchaînent quasi sans temps mort comme si on ne voulait pas laisser au public le temps d'applaudir et, si le spectacle reste très honorable, il faut bien dire qu'on s'ennuie assez vite dans l'alternance de morceaux pop/folk assez basiques et d'autres plus gros rock 80's. Les ingrédients sont là, mais la sauce ne prend pas vraiment. Et à la fin d'un concert finalement assez bref, une évidence : tout cela manque soit de finesse, soit de folie. Ou peut-être bien des deux. Après deux albums fort bons mais assez différents ayant pu laisser penser que Le Loup reniflait bien l'air du temps mais manquait de personnalité propre, on se demandait ce que le groupe allait pouvoir donner sur scène. Et la réponse ne tarda pas : un putain de show rock'n'roll ! Comment le groupe arrive à mêler folk, prog, post-rock et dance piochés aussi bien dans les 70's que les 80's pour faire quelque chose d'aussi cohérent et ludique, on peut se le demander. Ce qui est sûr c'est que le résultat est efficace, capable d'être très noisy un moment pour devenir très dansant. Sorte de lapin Duracel sous acide qui semble capable d'agiter les dancefloors toute la nuit à lui seul et qui arrivera à convaincre le public traditionnellement sage du Café de la Danse de descendre des gradins et de venir bouger son popotin dans la fosse, le chanteur a une énergie folle et communicative : il saute, se trémousse, bidouille sa machine et trafique sa voix pendant que ses quatre comparses envoient la sauce avec ardeur. Le public est en liesse et le temps file trop vite. On a vu Le Loup. Il cherche peut-être un peu trop à brosser dans le sens du poil, mais on a adoré être ses moutons et se faire dévorer.
lyle
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06:52 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
A Pau aussi on a vu Le Loup, ça change des ours. La 1ere partie était assurée par un autre groupe de Talitres, François & the Atlas Mountains, de la pop douce amère sans prétention. Très sympa.
Écrit par : klak | 26/02/2010
Répondre à ce commentaireIls n'ont pas encore été tous tués les ours ?
J'aurais nettement préféré voir François & the Atlas Mountains en première partie...
Écrit par : lyle | 27/02/2010
Répondre à ce commentairecomme lyle ^^
scary mansion je n'accroche pas, vu l'an dernier, cette version light de cat power m'a paru assez peu savoureuse
Écrit par : arbobo | 27/02/2010
Répondre à ce commentairePar moment c'est quand même nettement plus violent que Catpower...
Écrit par : lyle | 28/02/2010
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