The Medusa Snare - Cinderella
Label : Squirrel Records Sortie : 28/09/09 Format : CD Disponible : Import | Difficile d'imaginer que, quelques semaines seulement après l'annonce de l'arrêt de The Manhattan Love Suicides, le premier album du nouveau projet du guitariste Adam John Miller accompagné de Rachel Barker et de trois nouveaux comparses serait déjà sur nos platines. Mais il faut dire que The Medusa Snare avait commencé comme un projet parallèle et que les chansons étant là, il aurait été dommage de ne pas les enregistrer. Car chez ces gens-là, Monsieur, on ne s'embarrasse pas de production léchée ou de buzz artificiel : non, on préfère faire de la musique, et de la bonne. Et de nous en faire profiter tout de suite.
Les (rares, en tout cas ici) fans de MLS n'arriveront pas en terre inconnue même si, avec la perte de la moitié des membres, la musique ne pouvait pas rester totalement la même, ne serait-ce qu'en raison du changement de chanteur. Pour les autres, The Medusa Snare se situe quelque part entre shoegaze et dream pop, en héritier direct des Jesus & Mary Chain, à la manière de groupes américains comme A Place To Bury Strangers (en moins clinquant), Darker My Love (en moins prog), All The Saints (en moins light) ou The Pains Of Being Pure At Heart (en moins twee). "Encore un groupe de ce genre ! Ca suffit !" risque de s'étrangler le non fan du genre (en gros 99.99 % des amateurs de musique). Sauf qu'étant anglais (et de Leeds pas la ville la plus réputée pour sa musique joyeuse), le groupe apporte un côte rêche et sale franchement plaisant.
Placé assez bas dans le mix, le chant de Adam John Miller se révèle étonnamment accompli pour un guitariste prennant pour la première fois le micro. Fragile, il n'est pas sans évoquer les versions anglaises du Seppuku de Taxi Girl et se marie fort bien avec une musique qui, a défaut de faire dans l'originalité, ne manque pas d'efficacité. Les morceaux sont courts et nerveux (28 minutes pour dix titres). On retrouve tout ce qu'on aime dans le genre (Larsen, feedback, distorsion) mais avec toujours une recherche de la chanson pop immédiate. Ainsi 'This is not a war' surpasse-t-il bien des tubes du même style comme le 'Whatever Happens To My Rock'n'Roll' des BRMC, 'Low Pilot, Small Fall' flirte avec le post-punk le plus poisseux, 'NCY' a le côté direct d'un morceau garage tandis que les très speed 'Ixtab' ou 'Belenkaya' se verraient bien en version mélodique de My Bloody Valentine.
La présence de deux ou trois titres un ton en dessous ('Monster', 'Landslide / Wasps' ou 'Slow Motion' ne proposent rien de remarquable même s'ils s'écoutent plutôt bien) empêche d'être plus enthousiaste mais on mettra cela sur le compte de l'urgence, totalement prégnante à l'écoute de ce Cinderella, qu'il y avait à sortir un disque peut-être pas indispensable, mais à coup sûr bien meilleur que des albums de groupes un peu similaires bénéficiant d'une hype bien peu justifiable... Et on attendra la suite avec une certaine impatience.
lyle
|
17:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.