Adam Green - Minor Love
Label : Beggars Banquet Sortie : 19/01/10 Format : CD / LP Disponible : Partout | Pour qui tu te prends?
Le prends pas mal, mec, c'est juste que la dernière fois tout le monde disait que tu te prenais pour Frank Sinatra, et qu'à tes débuts on croyait voir un jeune frangin de Daniel Johnston. Ah oui, j'allais oublier qu'entre-temps tu nous as fait le coup de Lou Reed ('Over the sunrise', 'What makes him act so bad'), John Cale ('I wanna die'), Hank Williams ('Mozzarella swastikas'), Keith Richards ('Oh shucks'), Leonard cohen ('Boss inside'), JJ Cale ('Don't call me uncle')...
On ne sait plus que te dire. 'Jessica' était une belle ballade, touchante. C'était il y a quatre ans. Ton premier "solo" Garfield était sympa et cool... mais il a 8 ans. Gemstones était un bon album, où tu commences à piocher chez les Tindersticks, Crowded house, et tous ceux qui prennent l'héritage de 1970 pour en faire de bons tubes radiophoniques. Si tu étais plus virtuose à la six-cordes, tu te serais déjà pris pour Clapton et Knopler, ne nie pas ton nez s'allonge déjà.
Alors ok, tu es le petit surdoué, le Ben Arfa de la pop. Enfin du rock. Et de l'anti-folk. Et du folk aussi, oui, d'accord. Et de... ça va arrête on a compris que tu sais tout faire, tu nous saoules maintenant. Alors je repose la question : tu te prends pour qui? Pour Lee Hazlewood? C'est encore plus vrai sur ce nouveau disque que sur le précédent, en particulier avec 'Cigarette burns forever'. Mais ça ne t'empêche pas de pomper allègrement T-Rex pour écrire 'Lockout'. 'Buddy Bradley' est tout aussi pompé, d'ailleurs, et pas une des chansons de l'album qui n'évoque 2 ou 3 titres bien sentis.
A force de faire ton malin, tu as filé des envies à tout le monde, et tu t'es fait doubler par les Coming soon, qui ont fait quasiment ton 'Goblin' (mais en mieux). Chaque disque est un patchwork, dont les influences deviennent récurrentes mais tout aussi disparates. Chaque disque est autant le bordel que le précédent, en plus ou moins réussi, plus ou moins attachant. En gros tu es un branleur surdoué. Certains admirent le surdoué. Le branleur a tendance à me lasser. Adam Green, pour qui te prends-tu? Pour un compositeur ! Et c'est bien le problème, tu ferais un arrangeur intelligent, un producteur doué, un chanteur attirant, mais arrête de sortir des disques sous ton nom, tu ne sers qu'à faire de l'ombre à des artistes qui développent une vraie identité. Gueule pas, ils sont bien tes morceaux, et surtout ils te permettent de choper la moitié des nanas de la planète. C'est juste désespérant que tu ne te serves de ton talent que pour te faire des meufs, au lieu d'écrire des morceaux qui n'aient pas déjà été enregistrés dix fois. C'est désespérant et un peu chiant, de voir que c'est toi qui ramasse la timbale. Sous des airs de culture "indé", ce nouveau disque incarne le système des majors dans toute sa splendeur. Alors une dernière fois : mais pour qui tu te prends?
arbobo
Revenu des enfers après 18 derniers mois délicats (prenez un divorce, ajoutez un peu d'alcool et de drogues, mixez ça avec une bonne dose de dépression, et saupoudrez à nouveau d'alcool et de drogue), Adam Green semble avoir eu le temps de faire le point et de retrouver le chemin de la raison. Ainsi, si ce Minor Love n'est pas son meilleur album, il est pourtant bien plus intéressant que ses deux dernières sorties où à trop vouloir jouer le crooner il se perdait en conjonctures pour mieux passer pour un vulgaire Julio Iglesias du rock indé.
Minor Love a une sorte d'aura de rédemption qui plane au-dessus de lui. Comme si Adam Green reprenait son histoire musicale à la base, en faisant table rase du passé. Sous des apparences de Do It Yourself, Adam Green propose un disque à l'univers assez rêche et dur, entre anti-folk, rock seventies et lofisme de bon aloi où le new-yorkais étouffe sa voix, chante de courtes petites bluettes (14 morceaux pour à peine plus de 30 mns) et rappelle Lee Hazelwood.
Minor Love est à l'image de son titre, un disque mineur dans la discographie de l'ancien acolyte de Kimya Dawson, loin des sommets que furent Friends of Mine et Gemstones. Mais les disques mineurs sont souvent ceux dans lesquels, au final, on aime se replonger avec un plaisir certain. On analysera le tout dans quelque temps, mais d'ici là, fêtons comme il se doit le retour inattendu d'Adam Green dans le monde des vivants.
-Twist-
Vous pouvez aussi retrouver le billet de Thomas sur Le Golb.
|
18:01 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Je ne connais pas la musique d'Adam, mais j'ai beaucoup ri en lisant la chronique d'Arbobo.
Ben Arfa de la pop, c'est terrible comme analogie, j'adore ! Bon je vais tout de même aller jeter une oreille à ce que fait ce monsieur, histoire de ne pas mourir idiot...
Écrit par : Alex (Le Yéti) | 15/02/2010
Répondre à ce commentaire@Alex: Pas du tout du tout? Ne commence pas par celui-ci par contre... "Friends of Mine" plutôt.
Écrit par : Erwan | 15/02/2010
Répondre à ce commentairej'aurais recommandé les anciens, garfield et gemstones,
mais bon, du moment qu'on évite sixes & sevens, ça va déjà mieux ^^
Écrit par : arbobo | 15/02/2010
Répondre à ce commentaireC'est noté, merci messieurs ! :)
Écrit par : Alex (Le Yéti) | 16/02/2010
Répondre à ce commentaireLe mieux ce serait encore de ne pas essayer... :)
Écrit par : lyle | 16/02/2010
Répondre à ce commentaireÉvidemment friends of mine est facile d'écoute, plein de violons et les chansons sont efficaces. Et sixes & sevens est plus varié et plus fou, on a "tropical island" suivi de "cannot get sicker" alors ça peut perturber. Alors s'il y a plus de mauvaises chansons que sur celui-ci que sur les albums précédents, il y en a du même niveau, même un peu plus ambitieuses (you get so lucky) ou dans le même style de vieilles ballades mais mieux maîtrisées (it's a fine). C'est dommage de cracher sur Adam Green parce qu'il fait ce qu'il veut, qu'il s'amuse et touche à tout sans complexe. Et il pompe à peu près autant qu'il est inspiré, ce qui donne un résultat vraiment agréable à écouter. Tous ses albums sont bons, il faut les aborder avec une approche différente et l'ordre on s'en fout (mais ca peut être drôle d'écouter "mozzarella swastikas" et "broadcast beach" à la suite).
Écrit par : josé | 07/03/2010
Répondre à ce commentaireHello.
Super papier au style bourré d'humour. Le coup de la lettre s'adressant à Adam Green en personne, ça le fait bien !
J'aimais bien The Moldy Peaches. Et en solo ?? Je dois reconnaitre que ces albums sont très bons.
Je sais Arboro, il a de quoi agacer. Adam Green possède tout ce que je n'ai pas : une gueule d'ange, un talent inouï, un univers génial, bref, le mec qui assure ! Son dernier "Minor Love" n'est pas son meilleur mais je suis entrain de le réécouter et force est de reconnaitre, je le trouve pas si mauvais que cela. Même plutôt agréable. Un disque de folk pop honorable.
Certes, les influences se font sentir, sont visibles. Mais il n'est pas le seul. Qui invente vraiment dans la pop, le rock ou le folk aujourd'hui ?? Peux d'artistes !
En tout cas, super papier bourré d'humour. Alors Arboro comme toi, moi aussi il m'agace avec autant de talent. Mais nous, c'est l'écriture sur la musique et lui.....la musique. A chacun sa place.
A + +
Écrit par : Francky 01 | 29/10/2010
Répondre à ce commentaireLes commentaires sont fermés.