Owen Pallett - Heartland
Label : Domino Sortie : 25/01/10 Format : CD / LP Disponible : Partout | On sentait bien que cet Owen Pallett avait quelque chose, un talent certain qu'il avait du mal à entièrement retranscrire dans ses deux premiers albums sous le nom de Final Fantasy. Un talent qu'il mettait au service des autres, avec son travail aux arrangements de cordes des disques d'Arcade Fire, Beirut, Grizzly Bear, The Last Shadow Puppets ou Mika (oui oui). On aurait pu s'attendre à la même chose sur cet album, quelques grandes chansons qui en côtoient des plus anecdotiques. On aurait pu, mais ça aurait été sans compter sur deux Eps sortis assez discrètement en 2008, Plays to Please et Spectrum, 14th Century, deux disques disponibles sur deux petits labels et sur le net uniquement, en édition limitée. Deux bijoux qui montraient une évolution phénoménale dans la musique de Final Fantasy et qui font que la qualité de ce Heartland n'est pas si surprenante que ça finalement.
C'est d'ailleurs dans le monde de Spectrum qu'Owen Pallett nous emmène, un monde fictif où un fermier nommé Lewis dialogue avec son créateur. Un monde partagé entre passé et modernité, entre les instruments classiques (avec l'orchestre symphonique tchèque) et les ambiances électro ('Red Sun No. 5', 'The Great Elsewhere'). Un monde dans lequel on entre d'un seul coup, porté par la rythmique en rafales de 'Midnight Directives'. Un monde duquel il sera difficile de sortir tout au long des trois quarts d'heure que dure l'aventure. Car Owen Pallett réussit enfin ce que l'on attendait de lui, un grand disque sans temps-mort, cohérent d'un bout à l'autre, qui enchaîne les morceaux magnifiques sans une seule baisse de régime. Quelques sommets se dessinent tout de même : 'Keep the Dog Quiet' et le diptyque 'Lewis Takes Action'/'Lewis Takes Off His Shirt' où les envolées de cordes et les vents rappellent les meilleurs moments de l'Illinoise de Sufjan Stevens (et c'est quelqu'un qui considère ce disque comme le meilleur des années 00 qui le dit), 'Flare Gun' et 'E Is for Estranged' qui s'enchaînent pour former une sorte de bande-son pour un Disney de la grande époque (encore les cordes et les vents qui semblent dialoguer entre eux, suivre les pas du héros).
Bref, voici un disque qui servira de valeur étalon pour le reste de l'année. C'est sans doute la seule raison qui m'a empêché de lui mettre la note parfaite, histoire de se laisser un peu de marge pour quelques disques très attendus de ma part (Joanna Newsom ou The National par exemple). Parce que sinon c'est proche de la perfection. Mais quelle est donc ta formule magique Owen?
If what I have is what you need I'm never gonna give it to you I'm never gonna give it to you I'm never gonna give it to you...
Ok!
Erwan
http://www.myspace.com/owenpallettmusic
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14:10 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Oh oui, Erwan, c'est assurément l'un des grands disques de ce début d'année !
Dense et touffu, j'en ai pour toute l'année pour en faire le tour ! Miam ;)
Écrit par : Alex (Le Yéti) | 11/02/2010
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