Dans le mur... du son !

Label : Rainbow City

Sortie : 05/10/09

Format : CD

Disponible :Partout

Ma chère Cerys, ça fait très plaisir de te revoir après plusieurs années sans avoir eu de tes nouvelles à part un petit EP dans ta langue natale distribué assez confidentiellement. Tu sais, je t'ai toujours défendue, même quand tes premiers fans (anglo-saxons, parce qu'en France tu n'en as jamais eu, pour preuve un concert mémorable au Divan du Monde devant 50 personnes) te traitaient avec ton groupe de vendue sous prétexte qu'une chanson influencée par une série populaire vous avait apporté un succès aussi énorme qu'inattendu après un gros paquet d'années à galérer dans le circuit indé. Et malgré la chute brutale des ventes (il faut dire que Paper Scissors Stone était franchement indéfendable), le passage en solo et les changements continuels de label (c'est quoi d'ailleurs ce Rainbow City Records ? Après Blanco y Negro et Rough Trade, ça fait quand même pas glamour...), je te suis toujours resté fidèle. Alors découvrir ce Don't Look Down chez mon disquaire fut une grande joie.

Ta voix est toujours là, presque inchangée. Enfin presque inchangée... on dirait même qu'elle a retrouvé un peu de la clarté des débuts alors qu'on la croyait éraillée à jamais par les excès. Du coup elle perd un peu de son originalité (elle est même carrément très banale sur un 'Salutations' qu'on croirait sorti de la machine à produire des chanteuses fades pour radio FM), d'autant que tu roules un peu moins les r qu'auparavant. J'avais d'ailleurs toujours pensé que tu exagérais volontairement un peu ton accent. Mais le charme opère toujours, sans doute parce que tu as gardé ce côté discrètement canaille qui habite même tes bluettes les plus mièvres et que tu gardes ce phrasé reconnaissable entre mille. Tu aurais quand même pu nous faire un petit titre en gallois mais il parait que l'album est aussi sorti dans cette langue alors je vais essayer de trouver aussi cette version (on est fan ou on ne l'est pas).

Mais il me faut maintenant te parler de la musique et là on va plus être très copains. Je comprends bien que tu aies mis de l'ordre dans ta vie et que le côté country-folk un peu sombre de tes deux albums précédents ait disparu au profit de quelque chose de plus gentiment pop. Mais là... Nous en France on qualifierait volontiers certains morceaux de variétoche, et ce n'est pas un compliment, tu sais. C'est dommage que ton album n'ait pas le droit à une grosse sortie française, sinon c'est sûr, il était mûr pour RTL2. Les arrangements sirupeux, les violons baveux de morceaux comme 'Arlington Way' ou 'Oranges to Florida', ce n'est vraiment pas possible. Sur la pochette, tu es en équilibre sur un fil mais là tu as lamentablement chu. Heureusement que tout n'est pas à jeter quand même. 'Into the Blue' avec une instrumentation plus dépouillée est autrement plus convaincant, 'It's What Left (That Makes it Right)' fait bizarrement penser à Gainsbourg et le très ludique 'Smash The Glass' en remontre à God Help The Girl sur comment réussir un morceau de pop rétro. Mais ça fait peu...

Bon Cerys, ce fut un plaisir de te revoir, mais ça serait bien si la prochaine fois tu venais avec quelque chose d'un peu moins light à déguster... 

lyle

http://www.myspace.com/cerysmatthewsofficial