Sian Alice Group - Troubled, Shaken etc.
Label : The Social Registry Sortie : 03/08/09 Format : CD Disponible : Import | Pourquoi parler d'un album sorti il y a déjà six mois ? Parce qu'il n'a pas eu droit à une sortie française et que du coup on en a pour ainsi dire pas parlé du tout. Parce ce que le groupe va faire dans quelques semaines la première partie de Florence and the Machine (le 24 février au Bataclan à Paris et le 11 mars au Transbordeur à Lyon). Parce que ce Troubled, Shaken Etc est bon tout simplement. Alors pourquoi ne pas en avoir parlé plus tôt ? Parce que la musique de Sian Alice Group n'est pas facile à décrire et qu'il y a finalement tellement de choses dont on aimerait parler mais trop peu de temps pour le faire.
Il faut dire que voilà un groupe qui, au lieu de rester confortablement dans une niche musicale pointue qui lui permettrait au moins de pouvoir compter sur une base de fans petite mais solide, préfère picorer un peu partout : une louche de post-rock, un doigt de shoegaze, une noix de krautrock, un soupçon d'electronica, quelques gouttes de free-jazz... tout ça au service de... au service de quoi exactement ? D'une dream pop éthérée ? Un peu, par moment, oui. Mais difficile de classer un tel disque, basé sur les textures et les ambiances, en pop. Du space-rock minimaliste ? Pourquoi pas. On pense parfois à un Spiritualized ralenti et épuré. Mais le mot rock semble totalement inadapté.
Non, Sian Alice Group échappe, et c'est tant mieux pour l'auditeur, un peu moins pour le chroniqueur en mal d'inspiration, à toute tentative de le placer dans une case, un peu à la manière de Grouper dont il n'est pas si éloigné. On se situe dans la droite ligne de groupes des 90's de chez Too Pure (Laika, Stereolab et surtout les oubliés Seely) ou 4AD (Belly, His Name Is Alive), pas tant par la ressemblance formelle (quoique, parfois...) que par un certain état d'esprit. On a affaire ici à une musique d'apparence douce et un peu inoffensive, qui se révèle vite bien plus sombre que prévue. A une voix féminine, légère et délicatement posée, juste un peu spectrale et menaçante. A un rythme lent, qui semble étiré par le temps, avec des instrumentations tantôt sobres et classiques (ah, le piano de 'First Song - Angelina'), tantôt plus électroniques ('Vanishing' ou 'Longstrakt'), mais toujours très raffinées.
Voici donc un bon album, très original parmi la production actuelle, par moment même brillant ('Through Air Over Water' évoque le Low des débuts, 'Troubled, Shaken Etc' est d'une divine beauté glacée) et qui mérite qu'on le découvre, même s'il souffre de quelques longueurs ('Close To The Ground' semble ne jamais devoir finir) et de l'absence de ce petit je-ne-sais-quoi qui le rendrait indispensable.
lyle
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09:18 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Je ne savais même pas qu'il y avait un nouvel album ! Chouette, je garde un souvenir ému de 59.59...
Écrit par : Le Yéti | 27/01/2010
Répondre à ce commentairePas plus emballé que ça :-(
Écrit par : Thierry | 27/01/2010
Répondre à ce commentaire@Le Yéti : il faut dire qu'on n'en a pas beaucoup parlé (en gros Pitchfork lui a mis une note pas terrible...)
@Thierry : je comprend très bien qu'on n'accroche pas du tout !
Écrit par : lyle | 28/01/2010
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