Après un excellent festival à l'automne, Out of the Blue lance une soirée mensuelle à l'Espace B. Une excellente raison de se réjouir au vu de la programmation proposé... si ce n'est l'horaire tardif de début de ce concert et donc l'heure quasi-indécente de fin ! Le quatuor rennais Manceau qui ouvre (enfin) la soirée nous annonce que c'est son premier concert, ce qui n'est guère évident eu égard à la solidité du set qu'ils nous proposeront. Mais il faut dire qu'ils ont de l'expérience avec d'autres formations... Biberonnés aux artistes classiques (Beatles, Byrds, Beach Boys, Kinks...) ou plus récents (Grandaddy, Mercury Rev), leur pop mâtinée de folk voire parfois de twee (mais ça doit être l'effet trombone...) est bien construite, pourvue de jolies mélodies et impeccablement jouée. Il manque peu de choses pour que l'on fasse plus que taper du pied. Que le groupe ne parte pas trop dans tous les sens durant le même morceau car on a l'impression qu'un format plus court (2mn30) donnerait plus de cohérence et d'énergie et que le chant de Julien, parfois un peu fluet, se mette parfois à rugir. M'enfin ne pinaillons pas car il n'y a pas si souvent des premières parties de cette qualité. Et en attendant de les revoir sur Paris, on s'écoutera leur on a mellow day E.P... Ce n'est pas la première fois, en revanche, que l'on voit Dave Olliffe puisque l'australien installé à Paris joue à la fois avec Heligoland et Farewell Poetry mais c'est la première fois qu'on l'entendra solo. Enfin solo... accompagné par The Silver Lakes ; mais c'est la première fois qu'on l'entend chanter ses propres compositions. Et il faut bien reconnaître qu'il a une voix bien agréable, chaude et puissante, même si elle semble parfois en décalage avec la musique, en particulier sur les deux premiers titres, interprétés avec le seul Frederic D. Oberland (ex 21 Love Hotel qui joue maintenant solo et avec Farewell Poetry), qui ne sont pas sans évoquer Sigur Ros. Rejoints par Steve Wheeler (Heligoland) à la basse et Stanislas Grimbert (vu avec 21 Love Hotel et lui aussi Farewell Poetry), ils nous proposent un titre qui commence comme du Barzin et finit en avalanche sonore. Et ce sera d'ailleurs le principal problème du concert : autant les moments les plus calmes, naviguant entre singer/songwriter épanoui et slowcore délicat sont de toute beauté, autant les passages les plus noisy sont un peu sans intérêt, tant il y a de groupes abusant de feedback et de reverb en ce moment... Un bon concert mais avec un gros bémol. Aucun bémol ne ternira la performance d'Arborea dont il semble incompréhensible qu'elle ne soit suivie que par une petite vingtaine (et encore, en comptant large) de personnes, alors que des artistes folk au talent bien moindre remplissent les salles. Bah, les absents auront eu tort (quoi, j'aime les clichés ?) et les autres seront tombés sous le charme du duo/couple Shanti et Buck Curran. Capable de morceaux folk lents et dépouillés très traditionnels comme de titres flirtant vers le blues ou un folk plus expérimental, comme le temps d'un long instrumental, il nous montre comment on peut encore toucher, suprendre, ravir, dans un genre ultra-codifié et en ce moment bien trop fréquenté par des disques gentils voire médiocres. N'ayant pas peur d'un cliché de plus, je dirais que, par moment, on flottait au milieu des grands espaces américains. Qu'on en respirait les forêts. Qu'on en entendait les bruits. Il faut dire qu'en joignant la pureté rarement entendue de leur sonorité de guitares, banjo, dulcimer... à deux voix splendides, l'une masculine, rurale et terrestre (d'ailleurs sans doute un peu trop rare), l'autre féminine, cristalline et aérienne, le duo touche par moment à la perfection. Qu'il est alors difficile de rentrer chez soi à une heure du matin et dans le froid... PS : Arborea a encore quelques dates en France : le 23 (ce soir donc) au Clou à Nancy, le 24 au Ground Zero à Lyon, le 25 au Connexion Café à Toulouse et le 26 au Celtic Pub à Tarbes. Amateurs de folk, ne les manquez pas...
PS2 : La prochaine soirée Out of the Blue aura lieu le 17 février avec Teamforest, Heligoland, Colin Johnco et Frederic D. Oberland.
lyle
http://www.myspace.com/arborea2 |
17:57 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je suis maudit : deux fois déjà que je manque ARBOREA en concert ! Ils étaient à l'affiche du festival Novosonic en novembre dernier à Dijon, ils ont annulé au dernier moment ; et là, c'est moi qui n'ai pas pu descendre les voir à Lyon le 24/01 :(
J'avais vu plusieurs vidéos live du groupe, je savais que leurs concerts sont envoûtants ! Heureux de constater que tu as été aussi sous le charme. Ils ont dû jouer le fabuleux "Dance, Sing, Fight", mon titre préféré...
Écrit par : J-P. | 31/01/2010
Répondre à ce commentaireJe ne peux pas te dire s'ils l'ont joué ou pas, je ne connais pas assez le groupe pour cela. Ils envisageaient de revenir pour un concert uniquement acoustique...
Écrit par : lyle | 05/02/2010
Répondre à ce commentaireLes commentaires sont fermés.