Kula Shaker - Peasants, Pigs & Astronauts [10th Anniversary Edition]
 Label : Sony Music Sortie : 20/01/10 Parution originale : mars 1999 Format : 2CD Disponible : Import | Juste après un premier album numéro un en Angleterre (K) et longtemps avant de publier l'un des plus chouettes disques des années deux mille (Strangefolk), Kula Shaker se lançait dans une épopée psychédélique hors du commun qui lui coûta (temporairement) la vie. Le titre était improblable (Peasants, Pigs & Astronauts... ciel !), la pochette invraisemblable (un cosmonaute sur un escalator au milieu d'une forêt). La production était assurée par le démesuré Bob Ezrin, quant aux compos... elles relevaient manifestement de la psychiatrie dans la mesure où l'idée d'une rencontre entre britpop, rock psyché et musique indienne ne pouvait appartenir en 1999 qu'à la catégorie ABERRATIONS DE LA NATURE. Bien entendu, ce fut un four retentissant. Dix ans plus tard, tout est différent. C'est une lapalissade, certes. Mais c'est aussi un fait : en 2009, tout ce qui jouait contre cet album joue désormais pour lui. Le contexte est radicalement différent, Crispian Mills étant devenu plus ou moins implicitement (et plus ou moins volontairement) le parrain de toute une génération anglaise revivalisant à tout va le rock psyché avec une énergie et un entrain qu'on retrouvait déjà sur ce disque (par exemple sur '108 Battles'). Il serait certes excessif d'affirmer que sans Kula Shaker on n'aurait jamais eu de Coral, de Zuttons ou d'El Goodo. Il est certain en revanche que cet album peut faire office de chaînon manquant entre l'ère britpop et le revival de la dernière décennie, d'autant plus facilement à vrai dire qu'il vieillit formidablement bien - Ezrin a beau être une espèce de maître étalon en matière de boursuflure... force est de reconnaître que le son de Peasants, Pigs & Astronauts n'est jamais monstrueux que dans le bon sens du terme. Et que dire de ses chansons ?! Difficile de se rappeler que le jeune homme que votre serviteur était en 1999 détesta le plus gros de ce second album d'un de ses groupes anglais favoris. Encore plus difficile de se dire que Kula Shaker, en 1999, était la risée de la presse et des esthètes en tout genre. 'Great Hosannah' est une pépite à la hauteur des plus grands classiques du genre psyché. 'Shower Your Love' a des accents de titre inédit de George Harrison. 'Sound of Drums' rappelle le meilleur de Hawkind en duo imaginaire avec Ray Mazarek. Tout n'est certes pas parfait, et les titres les plus hindouisants ('Rhade, Rhade') pourront sembler un brin kitsch à l'oreille non exercée. Mais tout de même ! Avec le recul, cet album aujourd'hui réédité avec moult bonus inutiles (pléonasme) s'avère tout à fait excellent.
Ou comment commencer une chronique réédition en s'apprêtant à mettre un 6 et finir sur 8...
Thomas
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18:51 | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Je conserve un souvenir ému -et certes aussi ténu néanmoins- de cet album.
Il m'a moins "choqué", peut-être parce que, vu mon âge, j'avais une zone "psyché-prog" préimprimée dans mon cortex cérébral pour mieux goûter au phénomène du chaînon manquant et de la boursouflure monstrueuse : à l'époque, cela tomba comme un cheveu dans la soupe...
;-D
Ceci dit, de là à en refaire une réédition dix ans après...
Écrit par : Mmarsupilami | 05/01/2010
Répondre à ce commentaireBah... c'est ce que je me suis un peu dit sur le coup. Cela dit quand le groupe s'est reformé j'ai découvert - assez surpris - que cet album était archi-culte pour plein de gens, que certains de mes amis le considéraient comme un chef-d'œuvre... et là, en le réécoutant pour la chronique, avec le recul, sans aller jusque là j'ai un peu mieux compris. C'est vrai que dans le genre, il est très bon. Ce qui me fait toujours halluciner cependant, c'est qu'à l'époque ce disque était plus sujet aux railleries qu'à la vénération...
Écrit par : Thomas | 05/01/2010
Répondre à ce commentaireEt bien moi, je suis fan de Kula Shaker première et deuxième époque, j'évolue avec eux.
Écrit par : Marion | 06/01/2010
Je ne sais pas si on peut dire qu'il y a deux époques, et même que le groupe 'évolue'... c'est plutôt moi qui ait évolué et qui peut désormais aimer un disque pour lequel j'étais sans doute un peu trop jeune en 1999. Mais quand je l'écoute aujourd'hui la cohérence entre PP&A et Strangefolk me saute carrément aux yeux ^^
Écrit par : Thomas | 07/01/2010
Répondre à ce commentaireJ'aimais bien à l'époque... Leur premier aussi, d'ailleurs... C'était tout ce que j'aimais, même, à une époque où le rock seventies et ses effluves psychédéliques n'étaient effectivement pas aussi bien vues qu'elles le sont aujourd'hui...
Ceci dit, je ne l'ai pas écouté depuis un bail... Pas sûr que j'aimerais de nouveau...
Ça m'a surpris, en tout cas, de le voir ainsi réévalué ici... :-)
Écrit par : Ska | 11/01/2010
Répondre à ce commentaireEt ben ! Moi qui croyais que le groupe avait disparu dans les années 90, j'en apprends de belle ! :))
Chainon manquant entre l'ère britpop et le revival de la dernière décennie ? J'aime bien cette idée, bien vu, Thomas !
Écrit par : Le Yeti | 11/01/2010
Répondre à ce commentaireSka >>> disons que j'ai aimé le premier et troisième... je me disais donc qu'il n'y avait pas de raisons que je ne réévalue pas le second :-)
Le Yeti >>> en fait il avait bien disparu à la fin des années 90, peu après le gros bide cet album... mais ils se sont reformés en 2004, ont publié un excellent album en 2008 (Strangefolk)... sauf qu'il n'est jamais sorti en France, ce qui explique que beaucoup de gens n'en aient pas entendu parler. Ils doivent d'ailleurs normalement publier leur prochain disque cette année...
Écrit par : Thomas | 11/01/2010
Répondre à ce commentaireBon, très bon. Bravo à Kula Shaker qui ne fait qu'évoluer dans un style qui lui est tout particulier.
Je souhaite longue vie et succès à tous les membres du groupe.
Écrit par : Millie | 12/01/2010
Répondre à ce commentaireEh bien je ne pensais retrouver à cette occasion tant d'amateurs de ce groupe.
Ca fait plaisir !
Écrit par : Thomas | 13/01/2010
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