Stellastarr* - Civilized
Label : Bloated Wife Sortie : 07/07/09 Format : CD Disponible : Import | Les années n'ont guère été favorables à Stellastarr*. Quand ces New-Yorkais débarquèrent au milieu de la vague nouveau rock, ils étaient les petits cousins arty et malins qui allaient chercher leurs influences dans les petits groupes oubliés du post-punk plutôt que parmi les poids lourds des 80's. Des singles imparables comme 'Jenny' ou 'My Coco' semblaient devoir installer le groupe parmi ceux qui comptent. Mais le public est impitoyable (le côté étudiant aux Beaux-Arts qui se la ramène n'a pas pris...) et les maisons de disques (surtout les majors) aussi : six ans et deux albums plus tard, c'est sur leur propre label Bloated Wife Records et dans l'indifférence quasi générale (et seulement chez eux) qu'est sorti cet été Civilized, leur troisième long.
Et il ne risque pas (d'autant plus avec une distribution confidentielle) de leur gagner de nombreux nouveaux fans par ici... 'Robot' annonce la couleur dès le premier titre : le groupe n'a rien changé à la formule qui a failli faire son succès. Lignes de basse nerveuses en entrée, riffs excités et notes de synthé new-wave sur mélodie un peu rêche pour le premier plat, voix de baryton asthmatique (et les problèmes de santé de Shawn Christensen n'ont rien arrangé sur ce point là) sur texte sucré-salé pour le plat principal... manque juste un bon petit dessert pour être repu. La recette étant savoureuse, le groupe n'hésite pas à nous repasser les plats à presque tous les morceaux.
Et c'est bien là le premier problème de ce disque : individuellement les dix titres tiennent presque tous bien la route et s'écoutent avec plaisir. Sur la durée d'un album, les répétitions deviennent fastidieuses et la formule écoeure un peu. On s'ennuie même assez vite, au point de se surprendre à avoir envie d'utiliser la touche Skip pour voir si l'herbe n'est pas plus verte (et elle ne l'est pas) sur le morceau suivant. Mais, rien. Aucun titre qui se détache vraiment même si 'Robot' et 'Sonja Cries' s'avèrent un poil plus mémorables et les deux seules tentatives de s'affranchir un peu du moule se révèlent être des fiascos : 'Tokyo Sky' fait dans la ballade Rock FM qui tache comme même U2 n'aurait pas osé alors que 'Move On' lance un clin d'oeil appuyé et maladroit (après tout ça a marché pour les Pains of Being Pure at Heart) vers des groupes comme Primal Scream, The Pastels ou The Wedding Present...
Le deuxième problème est que, depuis la sortie de Stellastarr, des tas de groupes, en particulier britanniques (The Futureheads, Art Brut ou The Young Knives pour n'en citer que trois), sont allés sur les mêmes chemins désormais ultra-balisés mais en apportant avec eux un côté fun et décomplexé là où nos amis américains semblaient se complaire dans un intellectualisme de bazar. Alors oui, 'Graffiti Eyes', 'Prom Zombie' ou 'Warchild' sont efficaces, mais moins que les titres équivalents de la concurrence. Et on se demande pourquoi le groupe n'a pas cru bon de persévérer dans la lignée d'un deuxième album Harmonies for the Haunted qui installait une ambiance bien plus originale, sombre et personelle pour revenir au style de leur début. Le manque de succès publique et critique d'un disque nettement plus difficile d'accès mais nettement plus riche ? Difficile de croire que ce Civilized pas honteux mais totalement superflus maintenant que les 80's ont été pillées jusqu'à plus soif puisse permette au groupe de repartir dans le bon sens.
lyle
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12:57 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Moi qui avait adoré les deux premiers albums, qui fit assez estomaqué en les découvrant au festival des Inrocks au début du siècle, je suis entièrement d'accord avec toi... Celui-ci, qui arrive si tard, n'a plus vraiment de saveur, ressemble à un ersatz peu inspiré de ce qui m'avait plu dans les précédents disques. Pas de surprise, des redites, et plus du tout de flamme. C'est tristoune. Et en plus, le disque n'est pas distribué en France. Le retour de Stellastarr*, que j'attendais impatiemment, est un non-événement total. Dommage.
Écrit par : Ska | 27/11/2009
Répondre à ce commentaireIl faut dire que le groupe n'a jamais vraiment pris (alors que quand même, les deux premiers albums...) et donc se retrouve dans une situation difficile.
D'autres groupes de la première vague du nouveau rock sont dans des situations similaires comme Hot Hot Heat ou the Stills.
Écrit par : lyle | 27/11/2009
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