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Mariee Sioux + Matt Bauer + Declan de Barra, le Café de la Danse le 31 octobre

 

Pour la nuit d'Halloween, le Café de la Danse nous propose une très sympathique programmation folk à laquelle un public assez nombreux et enthousiaste s'est fait une joie d'assister.

 

Heureusement que ce ne sont pas ces pseudo-découvreurs de talents et pseudo-formateurs d'artistes tels qu'on nous les présente dans des émissions de télé qui décident de qui mérite d'être musicien. Sinon nous n'aurions pas quelqu'un comme Declan de Barra ce soir, et ce serait vraiment regrettable. Physiquement, musicalement et vocalement, l'Irlandais n'a en effet rien des critères que l'on tente de nous imposer. Mais rarement aurai-je assisté à une telle énergie, à une telle envie d'être là, de partager, à un tel rapport fusionnel avec le public (il déclarera d'ailleur au début n'avoir pas le temps de discuter mais ne pourra s'en empêcher). Pourtant son deuxième album A fire to scare the sun ne m'avait pas totalement convaincu : trop cru, trop de maladresses, d'approximations, trop de moments... déplaisants. Mais sur scène, tout prend son sens. C'est cliché au possible, mais sur scène, ce gars-là sort son coeur, ses tripes, son âme. Il donne tout. C'est de l'émotion pure, directe. Son chant n'est pas parfait ? On s'en fout vu les frissons qu'il fait passer que ce soit seul, ou accompagné d'un violoncelle et d'un piano. Son folk traditionnel n'apporte rien ? Si rien ce sont de tels moments magiques et illuminés, j'en veux bien tous les soirs. Il y a tellement d'intensité dans une chanson comme 'Beautiful One' par exemple que l'on comprend la difficulté de la transcrire sur disque. Un très très beau moment. Alors donnez tort à tous ceux qui voudraient vous vendre de la musique aseptisée et allez voir Declan de Barra quand il passera près de chez vous.

declan.JPG

Peu de temps pour récupérer et Matt Bauer est déjà sur scène avec son guitariste. On est immédiatement frappé par la présence et les qualités de musicien du bonhomme : que ce soit au banjo ou à la guitare, il y a là une maîtrise rare. Et on se prend à espérer enfin partager l'enthousiasme qu'a eu la blogosphère dès l'an dernier pour son album The Island Moved in the Storm, qui bien que parsemé de fulgurances n'avait pas réussi à remporter ma totale adhésion. Il faut dire qu'après Declan de Barra, le chant parait bien trop en retenu et monocorde. Fort agréable certes, mais un peu lassant sur la durée. Et musicalement, on s'installe vite dans une sorte de ronronnement confortable mais bien uniforme que l'arrivée d'un violoniste ne parvient guère à remuer. Oh, une très jolie performance, mais qui paraît tellement froide, tellement cliniquement technique... Fort heureusement, l'arrivée de Mariee Sioux comme choriste pour les deux derniers titres vient sérieusement relancer l'intérêt. Les changements de rythme se font plus fréquents, la voix de Matt Bauer, comme magnifiée par celle de sa partenaire, prend soudain une ampleur jamais vue jusque là et le concert se finit comme on aurait souhaité qu'il fut tout du long : en beauté. Est-ce la performance qui l'a précédé ou le fait que, comme sur disque, il manque un petit quelque chose qui empêche de le placer parmi les meilleurs ? Mais on attendra quand même la suite avec beaucoup de curiosité.

bauer + sioux.JPG

Quand la tête d'affiche de la soirée arrive, votre humble serviteur est pour le moins inquiet. En effet, de toutes les folkeuses débarquées ces cinq dernières années, Mariee Sioux est sans doute celle dont le (relatif) succès paraît le moins compréhensible. La demoiselle arrive, s'installe assise avec sa guitare et commence à jouer. Elle gratte plutôt bien son instrument, sait composer de bons petits titres et concentre sans problème sur elle toute l'attention de la salle sur une scène qui semble pourtant bien trop grande pour elle. Oui mais voilà, sa voix, pourtant techniquement fort honorable ne passe pas. Dans mon cerveau (un peu dérangé sand doute), je visualise un monstre hybride mi-Betty Boop mi-Scream Queen et malgré un courage surhumain pour tenter de comprendre ce public subjugué qui la nourrit d'applaudissements, rien à faire pour digérer ces longs morceaux ponctués de minaudements lorgnant sans arrêt vers le petit cri plaintif. Je laisse un public conquis profiter de la fin du concert, définitivement convaincu que, malgré d'évidentes qualités, la musique de Mariee Sioux n'est pas pour moi.

 

lyle

 

http://www.myspace.com/marieesioux

http://www.myspace.com/mattbauer

http://www.myspace.com/declandebarra

Commentaires

"de toutes les folkeuses débarquées ces cinq dernières années, Mariee Sioux est sans doute celle dont le (relatif) succès paraît le moins compréhensible"

pareil.
hormis une très belle reprise de Cure sur Perfect as cats.

Écrit par : arbobo | 02/11/2009

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Declan de Barra, d'un point de vue vocal: version bûcheron de Jeff Buckley. Textes de niveau 3e, sujet-verbe-complément, complètement convenues et dénuées d'intérêt. Incapable de moduler sa voix puissante, écorchant au passage The Wind That Shook The Barley, qu'il mime avec des gestes d'enfant au demeurant. Il m'a profondément ennuyé.
Matt Bauer: ogre sur la corde raide, digne fils des collines bleues du Kentucky, quelquepart entre Will Oldham et Roscoe Holcomb, hillbilly dépressif qui tisse des histoires hantées. Conversations taciturnes entre le banjo acéré et la guitare californienne et solaire, Tarnation pas si loin. Souffle coupé par la sensation étouffante qui se dégage de sa musique. Impressionnant.
Mariee Sioux: attendue, et conforme à l'attente. Prendre le pari de chansons qui défilent sur 10 minutes, en ne se reposant que sur le cadeau d'une voix cristalline (cri? quel cri?). Assez curieusement, prendre la mesure de ses textes mieux que sur disque.

Happy Halloween.

Écrit par : papabear | 04/11/2009

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Comme quoi la perception qu'on a des choses peut beaucoup variée...

Écrit par : lyle | 04/11/2009

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Oui, je comprends que Mariée Sioux ne soit pas très accessible pour certains ou certaines.
En ce qui me concerne son album (un pur joyau) aussi bien que ses prestations sur scène me ravissent à un niveau jusqu'à ce jour jamais égalé.
Je me souviens encore aujourd'hui de la toute première fois que je l'ai entendue accompagnant son amie Alela Diane sur scène en 2e voix à Massy, pure magie, un choc.
Puis je découvre son propre univers à travers "Faces in the Rocks" un album d'une sensibilité et d'un esthétisme rare, complètement décalé dans le paysage culturel et musical actuel.
Les félicités de ce monde sont rares et éphémères, par chance nous avons Mariée Sioux.

Écrit par : megatheta | 10/11/2009

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Pareil, Mariee Sioux ca va bien en seconde voix d'Alela Diane, mais sinon c'est assez chiant. Il y a quelques titres qui valent le coup, mais faire des titres folk de ce style de plus de 10mn, c'est déjà un non sens....

Écrit par : Xavier | 11/11/2009

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De toute façon qui sait vraiment faire de la folk à rallonge à part Neil Young et Dylan ? ^^

Écrit par : Thomas | 11/11/2009

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la perception peut effectivement varier ;-)
d'où la nécessité de conserver une distance critique vis-à-vis du Oueb de Poinzérault.
tout le monde peut blogger, tout le monde peut commenter, et si ça ne suffit pas, on peut encore commenter les commentaires!
ah c'est beau le monde (post)moderne!

happy Vendredi Treize

Écrit par : papabear | 13/11/2009

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Bah oui, avant on lisait des mecs donnant leur vérité indéniable, maintenant tout le monde peut donner son opinion...
On notera que ici dans les commentaires, ou ailleurs, les opinions sur la Mariee sont très partagées !

Écrit par : lyle | 13/11/2009

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