Dans le mur... du son !

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Sortie : 07/09/09

Format : CD / MP3

Disponible : ask them / iTunes, eMusic...

Si le précedent EP de The Gullivers avait beaucoup plu à certains membres de l'équipe (Dom l'avait dit ici quand je l'avais dit par là), c'est non sans une certaine appréhension que nous apprîmes que le trio s'était enrichi d'un nouveau membre, Sophie McGrath, au chant et au clavier. Et de s'angoisser sur ce que ce en quoi cela risquait de modifier le post-punk à la fois brut et planant du groupe...

Si le premier morceau 'A Wall Against The Noise' semble s'inscrire dans la droite lignée du 'Silhouette' qui concluait de façon apaisée le Ambulance EP en introduisant seulement par petites touches la nouvelle voix féminine, il permet d'abord de constater à quel point le chant de Mark Byrne peut être unique. Débarrassé des quelques tics qui m'avaient autrefois fait penser au chanteur des Crocketts, il est sans doute loin d'être techniquement parfait mais il est capable de toucher d'une façon que l'on n' avait sans doute pas vue depuis le jeune Robert Smith (d'avant qu'il ne devienne une parodie de lui-même).

S'enchaînent alors trois titres qui vont nous montrer en quoi le groupe a changé tout en restant le même. Pas de morceaux ici aux rythmes plus enlevés (même si les premières secondes de 'Footfalls' laissent brièvement penser que l'on va finir en feu d'artifice) et pourtant le côté sombre et menaçant est encore renforcé. Il faut dire que si la voix de Sophie McGrath semble au début apporter un contrepoids tout en douceur, elle se révèle vite tout aussi écorchée que celle de son homologue masculin. Et musicalement, l'alliance d'une rythmique post-punk (la batterie de 'A Wall Against The Noise' est particulièrement brute) et de guitares space-rock avec une légère nappe de synthés donne un ensemble d'apparence calme mais bouillonnant à l'intérieur, dont toute esquisse de légéreté laisse vite place à des ambiances bien plus sombres, qui ne serait pas sans faire penser à une version spectrale de Sigur Ros.

Si la production n'est pas exempte de reproches (la basse semble suivant les morceaux soit trop haute soit trop basse dans le mix et les effets de guitare tombent parfois un peu à plat) et si le chant de Sophie McGrath peine un peu par moment, il reste évident à l'écoute de cet excellent EP que The Gullivers n'en sont déjà plus au stade des promesses mais sont un groupe au son original et affirmé, unique dans la scène actuelle et dont on attendra un album avec impatience.

lyle