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Julian Plenti : Julian Plenti Is... Skyscraper

 

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Label : Matador

Sortie : 04/08/09

Format : CD/LP

Disponible : partout

Marrons-nous deux minutes. Ca s’appelle 'Fun that we have' (enfin c’est ce qu’il croit, parce que mon fun n’est qu’un second degré, là). Rien que pour nous avoir infligé cette boursouflure craignos d’un post-ado qui, comble de la psychiatrie, semble regretter son acné au point d’en singer les symptômes a posteriori, ce disque mérite quelques (métaphoriques) baffes.

Mieux vaut, et de loin, écouter du hard FM sincère et de bonne facture comme les tchèques de Sunshine, au moins on réussit à prendre son pied sur certains morceaux.

Déjà, je suis saoulé de longue date de ces voix recouvertes de film plastique, totalement filtrées et sans épaisseur ni grain. Mais quand retentit le piano de 'Madrid song', puis les violons mixés au mixer, on comprend que le garçon n’a pas fini de vouloir nous montrer l’étendue de son art, version appendice poussif de la BO d’Amélie Poulain. Sans oublier les trompettes à hurler de rire sur l’atroce 'Unwind', une telle persévérance dans le mauvais goût démontre une grande abnégation, à défaut de talent.

 

Dire que j’ai cru un moment que ce disque commençait correctement (un peu mou et vain, cela dit, mais écoutable). Comme 'No chance Survival' qui s’en sort bien et pourrait même fournir la base d’un EP très audible.

Mais franchement, noyer 3 morceaux potables dans autant de désodorisant à chiottes d’autoroute, c’est indigne d’un label comme Matador.

Que vous aimiez ou non Interpol, ayez pitié de vous-même et tenez-vous à l’écart de ce ratage prétentieux.

 

Arbobo

 

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Imaginons un seul instant que ce Julian Plenti is... a skyscraper soit le premier disque d'un inconnu débarqué de nulle part. On trouverait sans doute que sa voix est intéressante même si trop souvent modifiée par des artifices techniques et que son phrasé donne une dynamique vraiment particulière aux chansonx. On noterait les risques et la variété dans l'instrumentation malheureusement un peu gâchés par une production souvent par trop maladroite et bouffie (très notable sur la ballade 'Skyscraper') dont on serait surpris de voir qu'on lui a laissé s'en occuper lui-même. On admirerait sa capacité à mixer différentes influences post-punk et new-wave pour créer quelques bombinettes imparables ( 'Only if you run' et 'Games for days' en sont les meilleurs exemples).

 

Oui mais voilà, Julian Plenti est le pseudo choisi (mais qu'espérait-il ? Passer inaperçu alors qu'il était évident que le label, les disquaires et la presse ne communiqueraient que sur ça ?) par le chanteur d'un des groupes phares des 00's, dont le premier album sera dans presque tous les top10 de la décennie qui envahiront presse et internet dans les semaines qui viennent. Alors forcément il devient beaucoup plus difficile de lui pardonner les (nombreuses) maladresses disséminée sur ce disque : abus de certains effets, moments un peu risibles dans l'instrumentation et quelques chansons bien trop faibles ('Skyscraper', 'Madrid Song' et 'Unwind' sont vraiment très en dessous). Et de considérer ce is... a skyscraper comme un de ces multiples projets vains et sans intérêts d'un musicien plongé dans l'ennui par une trop longue parenthèse de son groupe.

 

Mais peut-on vraiment lui reprocher d'avoir voulu sortir du spleen cotonno-désespéré artificiel d'Interpol pour produire quelque chose de différent, plus vivant et léger même si la plupart du temps légèrement mélancolique ? En tout cas ce disque supporte très bien les réécoutes successives et, entre les morceaux les plus accrocheurs et quelques délicieux moments plus délicats ('No chance survival' et l'enchaînement 'Girl on the sporting news' et 'On the esplanade'), il y a largement de quoi satisfaire l'auditeur le plus exigeant. On conseillera juste à Julian Plenti de choisir un bon producteur la prochaine fois qui lui permettra d'éviter les moments les plus lourds et inutiles.

 

lyle

 

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Pour situer le niveau d'un album comme celui de Julian Plenti, rien ne vaut une première impression. A l'écoute du premier titre ('Only If I Run', de loin le meilleur) on se fendra donc d'un "Oh dis, il est chouette le nouveau Killers" qui dit déjà tout. Si le groupe préféré de ceux qui n'ont jamais entendu de post-punk de leur vie publiait un tel single on serait tenté de reconnaître qu'on les a un peu chahutés injustement ces dernières années. Le problème c'est que Julian Plenti est le chanteur d'Interpol, groupe autrement plus excitant dont on ne retrouvera rien des missiles cold-wave dans un Skyscraper surproduit, gavé jusqu'à l'écœurement de violons qu'on imagine synthétiques et de morceaux manquant autant d'idées que de mélodies. Il suffit de se souvenir que le plus grand talent d'Interpol est de sortir des riffs terriblement efficaces pour mesurer l'étendue des dégâts. Manifestement bouffi de prétention, Paul Banks (de son vrai nom) semble s'être dispensé d'écrire des chansons dignes de ce nom et ne fait que barber durant les trois quarts d'un disque franchement indigent. Il faut voir le niveau de remplissage de l'objet ! Pour un 'No Chance Survival' à peu près réussi (mais à peu près chiant, aussi) au moins cinq titres ne servant de toute évidence qu'à boucher les trous et reposant presqu'uniquement sur des artifices de production même pas jolis (enfin tout est relatif : sans doute un fan de Queen pourrait-il goûter les trompettes ringardes d''Unwind'). Mais après tout est-ce si surprenant ? Rappelons qu'en anglais un 'skyscraper' est tout simplement un de ces grattes-ciel horribles, monumentaux et mégalomanes, dont la seule utilité est de défigurer le paysage... on vous aura prévenu.

 

Thomas

 

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Commentaires

J'attire quand même l'oeil de nos lecteurs sur un évènement blogosphérique majeur : Lyle a mieux noté un album qu'Arbobo et moi réunis ^^

(au passage bravo à toi, Lyle... réussir à caser le mot "léger" dans une chronique de cet album est une jolie performance (comment ça c'était pas suite à un pari ? :-)))

Écrit par : Thomas | 13/09/2009

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pire qu'un pari, il a perdu un gage ^^

autre évènement, thom et moi notant et pensant à peu près pareil sur un disque.
c'est la pleine lune les mecs ou bien?

Écrit par : arbobo | 13/09/2009

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Je n'ai pas non plus l'impression qu'on soit tout le temps en désaccord... disons que tu n'es pas le camarade blogueur dont je me sens le plus éloigné (preuve en est que j'aime beaucoup le Lydia Lunch, que tu m'as supplié d'écouter ;-)

Écrit par : Thomas | 13/09/2009

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échec d'importation du fighto-culturalisme gétéiste sur DLMDS
^^

Écrit par : arbobo | 13/09/2009

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On aurait pu essayer de fighto-culturer Lyle, mais je crois qu'il est trop gentil...

Écrit par : Thomas | 13/09/2009

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Non, c'est juste qu'il n'y a aucune raison de se fighter avec des gens qui n'ont aucun goût... :)))

Écrit par : lyle | 16/09/2009

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C'est vrai qu'un mec qui aime ce genre d'album, j'ai plus envie de le plaindre que de le frapper :-D

Écrit par : Thomas | 16/09/2009

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Les commentaires sont fermés.