Dans le mur... du son !

Label : Island

Sortie : 22/06/09

Format : CD / LP

Disponible : partout

Un an après les Etats-Unis et six mois après le Royaume-Uni, la France, toujours à la pointe de la modernité musicale, a enfin eu droit, il y a peu, à une sortie officielle du premier album de The Airborne Toxic Event, sortie d'ailleurs bien discrète si on se rappelle le buzz et les critiques assez vives que le groupe a connus des deux côtés de l'Atlantique.

C'est en voyant l'album chez un disquaire (mais si, rappelez-vous, cet endroit plein de musique où on ne peut pas se servir sans dépenser des sous) que j'ai eu envie de remettre ce The Airborne Toxic Event sur ma platine. Il faut dire qu'après l'avoir beaucoup écouté en début d'année, je l'avais largement délaissé après avoir vu le groupe sur scène au point FMR (pas qu'ils aient été mauvais, au contraire, mais il y a tellement de nouveautés qui sortent...) Et l'angoisse de m'étreindre, mes doigts de trembler (quoi, j'en fais trop ?) au moment de mettre le petit disque métallique dans ma nouvelle stéréo : ce disque n'allait-il être que celui d'un hiver ? Cinq écoutes plus tard, je suis rassuré, il n'en est rien ! Tout me plait autant que la première fois. Et peut-être même plus.

Il faut dire que le groupe navigue en terrain connu (mais qui ne le fait pas de nos jours ?), mais ce qu'il perd en originalité, il le gagne largement en familiarité et en efficacité. On a parfois l'impression d'être dans un best-of du nouveau rock dans toute la diversité de ses influences (rock 70's, britpop, post-punk...) interprété par un chanteur au timbre un peu désuet mais profond. Des tas de noms surgissent sans cesse alors que les titres défilent (difficile de ne pas penser à Razorlight (non, ne fuyez pas) pendant 'Gasoline') mais sans jamais que cela soit gênant tant le groupe arrive à établir sa propre personnalité

Sans doute est-ce dû au mélange de textes plutôt sombres, longs et détaillés (Mikel Jollett s'inscrit dans la grande tradition des raconteurs d'histoires du quotidien) avec des musiques très rythmées et directes : basse sautillante, guitares aiguisées reprenant toute sorte de gimmicks des 40 dernières années... Il est alors très facile de taxer le groupe d'opportunisme (voir d'être fabriqué, cela a été dit), de le railler pour son manque total de nouveauté et de passer son chemin. Mais cela serait faire peu de cas de sa capacité à écrire de très bons titres d'indie rock qui, en ne cherchant pas à singer la dernière hype et en picorant dans le meilleur de nombreux genres, ne risquent pas de se démoder et plairont à ceux capables de prendre un plaisir simple à l'écoute de morceaux à l'ambition musicale mesurée mais définitivement et délicieusement accrocheurs.

lyle

http://www.myspace.com/theairbornetoxicevent