Dans le mur... du son !

Deuxième jour de suite au Nouveau Casino, suite au concert de Junior Boys ; la salle laissait cette fois-ci place à une belle affiche estivale : les français de (Los) Chicros (que l'on manquera...), puis les Américains de Beach House et Vetiver.

Arrivés après la prestation de Chicros, nous assisterons directement donc à Beach House, face à un public déjà bien nombreux malgré la chaleur caniculaire de cette fin de mois d'août. On aurait pu penser que ces derniers auraient mérité d’être tête d’affiche, néanmoins, un vent de froide quiétude vint s’abattre progressivement au Nouveau Casino. Les claviers surannés, associés à la voix lascive de Victoria Legrand firent rapidement s’installer cette ambiance si spécifique à l’univers musical de Beach House. Tributaire d’une dream-pop travaillée et ciselée, le duo, accompagné d’un batteur, s’engage dans un renouvellement constant d’une quête de hauteur, de transcendance. Ce qui surprend finalement, c'est que la musique du groupe ne demande que peu de cohésion d’ensemble, chaque chanson co-existant, co-habitant comme des satellites gravitant autour de cette ambiance quasi-mystique. Ainsi, le set, entrecoupé d’interjections diverses de Victoria, ne perdra jamais en intensité ; au contraire même lorsque retentissent les points d’orgues spectoriennes 'You Came To Me' ou 'D.A.R.L.I.N.G'.

Le groupe laisse place désormais à Vetiver, et la salle se vide progressivement, la plupart des spectateurs étant venus pour Beach House. Les compagnons de Devendra Banhart trancheront quelque peu, amenant avec eux leur réceptacle indie-country-folk. Première remarque, leur son paraît beaucoup moins étouffé que sur disque. Les guitares trouvent résonance sur cette scène, emplissent des espaces sonores probablement plus adaptés et plus rêches, tandis que la batterie toujours discrète impose son rythme et ses façons. Deuxième remarque, beaucoup plus embêtante, la voix d’Andy Cabic se révèle être très limitée. S’il susurre et chantonne beaucoup en studio, l’exercice du live ne se montrera guère à son avantage. Pour contre-balancer le poids des arrangements instrumentaux, il se force à pousser sa voix là où il n’y parvient malheureusement pas assez bien. Cependant, l’enthousiasme communiqué par leurs compositions, qui pioche dans les mêmes ambiances néo-americana que Josh Rouse, permettra de passer outre ces défauts et profiter d’un concert vivant et de bonne volonté.

Kris

http://www.myspace.com/vetiverse

http://www.myspace.com/beachhousemusic